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Tours et détours du plus grand archipel du monde lIndonésie

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Neuf mois après mon départ de Suisse, j'erre dans l'aéroport de Denpasar, à Bali, capitale touristique de l'Indonésie. Quatrième pays le plus peuplé au monde, composé de dix-sept mille îles et près de sept cents dialectes et cultures distincts, l'archipel m'attire. Le voyage de ma vie doit poursuivre son chemin, emprunter l'une de ces routes moins fréquentées, celles qui vous portent et vous transportent dans un univers onirique, loin de la foule massée sur les plages de Kuta, « ghetto » routard, à Bali. A mes côtés, Jeremy, ami d'enfance et désormais compagnon de route. Notre direction s'impose d'elle-même : Sulawesi. La grande île, en forme de crabe ou de main, se découpe sur la deuxième ceinture d'îles. Gamin, ma curiosité me poussait à tenter de reproduire sa forme avec mes doigts, adulte, je vais croquer son index à pleines dents.

L'avion nous dépose à Manado à l'extrême nord-est de l'île, anciennement appelée "Célèbes". La chance nous sourit. Comme toujours, j'aurais tendance à dire. A la descente de l'avion, on rencontre Yoan, un français émigré en Indonésie, marié à une fille de Tumbak, un petit village au sud de Manado, dans lequel il exerce des fonctions au sein d'une ONG pour la préservation des coraux. Comme il fait nuit et que l'on ne sait pas vraiment vers quel hôtel se diriger, il nous invite à dormir sur le sol de sa nouvelle maison dans la périphérie de la ville. Au matin, le soleil est déjà haut dans le ciel et l'on découvre un paysage surprenant : des collines verdoyantes accueillent ce bout de cité, et derrière elles, deux nobles volcans, géants de pierre exhalant leurs fumerolles, signe manifeste de leur activité toujours bouillonnante. Dans les rues chaotiques de Manado, les Bemo, minibus locaux bleus, s'entassent par centaines dans un brouhaha indescriptible. On finit par échouer dans une petite gargote qui nous sert des brochettes de poulet au saté (sauce cacahuète) un pur délice, pour la modique somme d'un euro quarante la dizaine.

Le climat est humide à Manado, très humide. Sous l'équateur, le soleil plombe les lieux. La langue indonésienne (Bahasa Indonesia) est en caractère romains donc lisible pour nous autres occidentaux, rendant la compréhension un peu plus aisée. Les touristes ne sont pas légion dans le nord-est de Sulawesi et on le constate à la façon constante qu'ont les Indonésiens de nous apostropher dans la rue "Hello Mister !", "How are you Mister !", on se prendrait pour Alain Delon sur une île de paparazzis. Parfois, dans les mouvements de foule, les gens viennent nous toucher, simplement pour palper une peau claire. Certaines mœurs nécessitent une adaptation : les crachats plutôt fréquents, la fumée des cigarettes présente dans l'ensemble des lieux, publics ou privés. Cependant, la gentillesse et le sourire de certains font vite reléguer ces petites différences au charme du voyage et lorsqu'un soir, dans une rue sombre de Manado on se fait inviter à prendre des verres de Cap Tikus (prononcez /tchaptikouss/), l'alcool de palme local, au son des guitares, on en redemande.

Sous l'eau, la vie est intacte. Enfin, presque… entre les coraux décimés par la pêche à la dynamite ou au cyanure se dessinent les lignes d'un univers magique. Une kyrielle de poissons de toutes les couleurs nous entraînent dans un bal sous-marin, la visibilité dépasse les cinquante mètres par endroits.

Notre destination : Bunaken, une île à la pointe nord de Sulawesi, havre des plongeurs. L'île est magnifique. Un petit village de pêcheurs borde une mer pleine de secrets, dans les rues, la bougainvillée rose et orange descend en cascade des murets, de grands hibiscus peuplent les jardins et les cocotiers étalent leurs rameaux au-dessus des pirogues. L'aspect fleuri des lieux est une caractéristique que l'on retrouvera dans tout Sulawesi, cela respire la joie de vivre et ravit les yeux de tant de couleurs. Pour une modique somme, on obtient une bicoque droit sur la plage, face à la mer, dans l'unique trouée laissée par la mangrove, le rêve… Dans le bungalow, deux mygales nous observent du haut des poutres, des crabes jouent à cache-cache avec les toilettes et une grenouille barbote au fond du bac à eau. Lors de nos explorations sous-marines, je dois avouer que la première impression est étrange : la marée et les courants charrient une montagne de détritus, ceux de Manado, et lorsqu'il faut se laisser glisser au milieu des bouteilles de coca et de morceaux de sandales, on a le sentiment que les choses pourraient être différentes. Mais sous l'eau, la vie est intacte. Enfin, presque… entre les coraux décimés par la pêche à la dynamite ou au cyanure (encore active), se dessinent les lignes d'un univers magique. Une kyrielle de poissons de toutes les couleurs nous entraînent dans un bal sous-marin, la visibilité dépasse les cinquante mètres par endroits.

Aux abords de Manado, sur l'île principale, on part en direction de Tomohon, un patelin sur les hauteurs. Pour y arriver, un bus local nous y emmène, les Indonésiens étant plutôt menus, l'ensemble de l'infrastructure est conçue à leur taille : on a les genoux dans les dents sur les sièges, la tête qui cogne le plafond, bref, on est content que le trajet ne dure qu'une heure. A flanc de volcan, la température est plus clémente. L'intérêt du village, c'est son marché de nourriture locale : entre les étals de bouchers, c'est le musée des horreurs, chauve-souris, anacondas, rats, chiens…

Une longue chevauchée nous emmène ensuite à bord d'une voiture, coincés sur la banquette du milieu entre un soldat qui prend ses aises et le Schumacher local qui grille cigarette sur cigarette. Dix heures de route dans la campagne, avec des paysages sublimes de falaises de cocotiers qui surplombent des baies cachées ou de petites criques dévoilent une mer azur. Les villages toujours plus fleuris que l'on traverse révèlent une réelle coquetterie et malgré les déchets qui s'amoncellent au long du chemin (encore alimentés par les bouteilles vides de nos compagnons de voyage), le charme des lieux, au coucher du soleil, nous transporte vers un océan de sérénité.

A Gorontalo, on embarque dans un ferry et au petit matin, un soleil déjà haut dans le ciel tape sur nos têtes embrumées par une nuit passée dans le navire. A Wakai, une seconde embarcation, une pirogue à moteur qui ressemble à un trimaran sans mât nous emmène vers Bolilanga, l'une des innombrables îles de l'archipel des Togian, au coeur du Golfe de Tomini, entre « l'index et le majeur » de Sulawesi. Enfin à destination, nous sommes seuls. Un couple de Suisses (Jérôme et Floriane) et un Hollandais (Casper) rencontrés sur le ferry se joignent à la famille du propriétaire Allan et son employé David. Quatre jours, dans un décor de rêve, où les hamacs se dressent entre les cocotiers et la mer recèle des trésors de récif corallien. Les explorations sous-marines oscillent entre l'observation de gros napoléons (aussi appelés bisons des mers pour leur impressionnante taille et leur déplacement en bancs) ou de fugaces calamars. Le soir, un vieux tube de Bob Marley s'échappe de la radio, un feu de bois est allumé sur la plage. On contemple une pluie d'étoiles sous les volutes des cigarettes aux clous de girofle que fument mes camarades. Plus tard dans la nuit, surgit un crabe des cocotiers, cinquante centimètres pour le plus grand arthropode terrestre recensé. Durant notre dernière nuit, j'entends Jeremy qui pousse un cri de sa case. Je débarque en courant, et le vois braquant sa lampe sur un angle du bâtiment en bois : un énorme scolopendre vient d'arrêter sa course folle. L'insecte, dont la piqûre est potentiellement mortelle, sera passé à trépas par la machette du propriétaire…

Changement d'île : Kadidiri, plus animée, plus peuplée aussi, trois complexes hôteliers, avec leurs clubs de plongée respectifs. La communauté hétéroclite de voyageurs qui y séjourne est très agréable, et les soirées face au couchant, une bière Bintang à la main, semblent d'une douceur absolue. On part plonger sur la proche île d'Una Una. Du jamais vu. Sous l'eau, des millions -oui, sans mentir- de petits poissons grouillent sur le récif, c'est une vraie marée qui nage sous nos palmes, il est presque difficile d'observer les contours des coraux tant la masse est dense. Dans ce magma de vie, quelques surprises nous attendent, un thon croise au loin, un champ d'anguilles se dérobe sous nos déplacements. Au retour, un groupe d'une quinzaine de dauphins nage devant le bateau.

D'Ampana, à Sulawesi-centre, à Rantepao, dans le sud, il y a trente heures de bus pour effectuer environ 800 kilomètres de routes sinueuses et grevées de trous. A l'arrivée, on s'effondre pour une sieste fort à propos… Le pays Toraja. On entre dans le vif de la culture indonésienne, enfin, l'une d'entre elles, et pas la moins intéressante. Tana Toraja, c'est en altitude, mille mètres environ, les fleurs couvrent les villages et les rizières en terrasses sculptent le paysage qui se pare d'un camaïeu de verts. La population possède une culture des plus vivaces, majoritairement liée à des rites funéraires très prononcés. Immédiatement après le décès "clinique", le défunt est considérée par la famille comme "malade" et donc embaumé, momifié, mais conservé dans la maison, le tongkonan, une habitation sur pilotis très imposante en forme de coque de navire retournée. Lorsque la famille a réussi à constituer une réserve de fonds suffisante pour sa cérémonie, le rite peut commencer. La célébration peut durer plusieurs semaines (en fonction du rang du défunt), et les habitants de l'ensemble de la région sont invités par la famille à venir lui rendre hommage et participer aux repas. Lors de ces occasions, plus le défunt occupait un rang social d'importance, plus le rite qui lui est consacré est conséquent. On y sacrifie des porcs pour la nourriture, mais aussi des buffles en nombre parfois démesuré (les plus hauts dignitaires ont droit à près de deux cents buffles sacrifiés). Le culte animiste définit les buffles comme le moyen de transport de l'âme du défunt vers le monde des morts. Obsolètes dans les champs, les buffles sont ainsi élevés dans le seul but d'être sacrifiés ou de combattre dans une arène.

Nous avons eu la chance d'assister à l'un de ces rites mêlant croyance animiste et tradition catholique, de nombreuses croix ornant les montants des bâtiments. J'ai été marqué par cette célébration, à la fois joyeuse mais aussi solennelle, pesant sur l'ensemble la communauté, vêtue de noir pour l'occasion. Les alentours du pays Toraja offrent quelques vues panoramiques sur les rizières en terrasse et quand le brouillard viendra envelopper nos bras nus, et que la fraîcheur de la soirée nous poussera à redescendre, on remettra le cap sur Rantepao.

Textes et photos : Cédric Guigon

En savoir plus : http://brindaralsol.blogspot.com/

Carte de l'itinéraire suivi par Cédric

Consultez la source sur Atacamag: Tours et détours du plus grand archipel du monde lIndonésie

 

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Visiter les Calanques de Marseille c’est comme voyager au bout du monde dans un endroit à la fois mythique et captivant. Mais comment se permettre une telle fantaisie ? Justement, une sortie dans les Calanques rentre pratiquement dans l’air du temps et peut convenir à n’importe quel voyageur. Mais pour bien marquer cette journée, autant s’assurer d’avoir fait le bon choix du circuit.

Autour des itinéraires dans les Calanques

Avant de se décider de quel circuit choisir, toujours est-il d’évoquer les itinéraires possibles pour une sortie dans les Calanques avec Bleu Evasion. Du Parc national des Calanques, on peut certainement prendre le large en direction des plus belles calanques de Marseille entre Sormiou et Cassis. Le parc national des Calanques est une destination mythique pour ceux qui rêvent d’évasion sur la grande bleue. La visite promet détente absolu et dépaysement total. Du parc national également, on passe d’une ville à une autre depuis Sugition à Morgiou en passant par Port Pin et Port Miou. Un autre itinéraire reste envisageable pour une sortie dans les Calanques. Il s’agit du circuit dans l’archipel de Frioul. Les îles de Frioul proposent de multiples activités nautiques mais aussi des randonnées terrestres à part entière. Le château d’if fait partie intégrante du voyage et convie à une découverte historique sans parler de la fameuse légende de Monte Cristo.

Le circuit dans les Calanques de Marseille

Pour mieux trancher, autant passer en revue toutes les possibilités de circuit à commencer par le circuit des Calanques. Il reste propice à une simple visite qu’à la pratique des activités nautiques. Voyager au cœur du parc national de Marseille est un honneur pour ceux qui aiment la nature et à ceux qui recherchent une échappée belle. En d’autres termes, il n’y a pas meilleur endroit pour se perdre que dans le parc national. D’ailleurs, ce ne sont pas les activités qui manquent en dehors des plaisirs nautiques. Visiter le parc national c’est comprendre l’intérêt pour la préservation de ce milieu fragile doté d’une biodiversité rare au monde. Les voyageurs peuvent passer d’une Calanque à une autre et profiter des paysages immaculés qui se succèdent au rythme du bateau. A ce propos, la location d’un bateau s’impose également lorsqu’on souhaite vivre une expérience de voyage inoubliable dans les Calanques. On peut trancher entre un bateau à moteur et un Catamaran.

Le circuit dans l’archipel de Frioul

Frioul est un vrai paradis pour les plaisanciers et les férus des sports nautiques. Il s’apparente plus à une pratique d’activités nautiques qu’à une simple découverte des îles. Faire une immersion dans l’archipel de Frioul c’est comme s’évader dans un monde sorti tout droit d’un conte de fée. Au programme : la plongée sous marin, le scooter sous marin, la baignade, la bouée tractée, le farniente et la visite des îles et en particulier du Château de l’île d’If. En bref, choisir un circuit dans les Calanques n’est pas évident, raison de plus pour personnaliser son excursion en combinant les deux circuits en un seul voyage.


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