Gallion Invest, la société du tandem franco-chinois, a annoncé jeudi qu'elle retirait son offre, au lendemain de la validation par les autorités boursières d'une OPA rivale bien plus généreuse: celle de l'homme d'affaires italien Andrea Bonomi.
L'offre de M. Bonomi "a désormais toutes les chances d'aboutir", au vu notamment de son prix "attractif", a commenté le courtier Gilbert Dupont dans une note.
L'abandon de l'offre de Fosun et Ardian et l'éloignement de la possibilité d'un nouveau relèvement du prix d'OPA provoquait une baisse du titre Club Med dans les premiers échanges à la Bourse de Paris (-1,07%, à 21,22 euros).
Mercredi, l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait donné son feu vert à la surenchère sur le Club Méditerranée déposée par M. Bonomi au prix de 21 euros par action.
Fosun-Ardian ne proposait pour sa part que 17,50 euros et le conseil d'administration de Club Med avait dû, avec réticence, accepter d'étudier l'offre de M. Bonomi et de ses partenaires.
Le projet de M. Bonomi, qui détient déjà 10,56% de Club Med, valorise le groupe à 790 millions d'euros contre un peu moins de 600 millions d'euros pour l'offre franco-chinoise.
Lancée en mai 2013 et plusieurs fois retardée, notamment par des recours en justice, l'offre d'Ardian et Fosun avait initialement obtenu le soutien unanime de la direction.
Le PDG du Club Med, Henri Giscard d'Estaing, avait notamment mis en avant le fait qu'avec l'option franco-chinoise, le groupe resterait à majorité français.
Le management soutenait aussi cette offre, qui lui faisait une place dans le nouveau tour de table.
Mais, en raison de l'écart important de prix entre les deux offres, le conseil d'administration du Club Med avait dû recommander aux actionnaires --du moins ceux intéressés uniquement par le seul aspect financier-- d'apporter leurs titres à l'offre de M. Bonomi.
- Des stratégies différentes -
Les administrateurs avaient toutefois émis des "interrogations stratégiques" sur l'offre italienne.
Selon les connaisseurs du dossier, Gaillon Invest ne pouvait pas surenchérir, car Ardian a la réputation de ne jamais relever le prix de ses acquisitions et n'avait pas l'intention de démordre de cette position.
En revanche, Fosun, un conglomérat diversifié dont le tourisme est un axe de croissance, était susceptible de payer plus, d'autant que la nouvelle stratégie du Club passe par un fort développement de sa présence en Chine.
Fosun n'a d'ailleurs pas complètement jeté l'éponge puisqu'il continue toutefois à "réfléchir" à ses options dans ce dossier, selon un communiqué publié par Gaillon Invest, la structure mise sur pied par Ardian et Fosun pour mener à bien leur OPA.
Ardian possède actuellement 8,3% du capital de Club Med et Fosun 10%. Les deux groupes continuent par ailleurs de gérer leur participation de concert, rappellent-ils dans leur communiqué.
Pour développer Club Med, M. Bonomi, --héritier d'une fortune immobilière et industrielle-- veut accélérer le développement en Asie mais sans oublier la France, l'Europe et l'Amérique, et en misant aussi sur des villages de moyenne gamme (3 Tridents).
Le projet concurrent de Fosun et Ardian misait, lui, exclusivement sur le haut de gamme.
L'homme d'affaires milanais, dont le projet s'appuie sur plusieurs partenaires du secteur du tourisme, doit financer 720 millions d'euros, dont 475 millions qu'il compte apporter sur fonds propres. Un montage jugé très solide par les experts du marché.
Il a d'ailleurs trouvé comme allié Serge Trigano, ex-PDG du groupe de 1993 à 1997, et fils du fondateur, qui en cas de victoire italienne, reviendrait comme président non exécutif des célèbres clubs de vacances
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