Lors de mon récent voyage à Cuba, j’avais projeté de faire
le tour complet de la Sierra Maestra en scooter.
Connaissant ce parcours pour l’avoir réalisé 3 fois en
voiture dans les 2 sens, j’imaginais que le spectacle et l’aventure en serait
différents, car avoir une vision panoramique à 360°, cela doit tout changer
tout. Les contacts doivent être différents.
Arrivée en avion depuis La Havane à Santiago de Cuba, je me
prépare tranquillement sur place.
Je prévois de faire entre 500 et 600 km au total en 3 jours
ou plus, avec un scooter de location de marque Sym.
Santiago
>> Pilon >> Manzanillo >> Santo Domingo >> Bayamo
>> El Cobre >> Santiago.
Au mécanicien de la place Dolores, un mordu de moto, je lui
parle de mon projet, il en est tout heureux et a envie de venir vivre ces
moments de liberté absolue, avec moi.
Il me donne un bidon de 1 litre d’huile de mélange,
si nécessaire. Comme je dois passer par une autre région, celle de Granma, le
loueur me prévient qu’ils n’interviendront que sur la région de Santiago. Peu
m’importe, je ne m’attendais pas à plus de la part de ces loueurs, qui sont là
que pour prendre de l’argent et qui veulent toujours faire le minimum. Car en
réalité, il y a la même société qui se trouve sur Granma et sur les autres
régions. Mais c’est Cuba, il faut accepter !
Je fais gonfler les pneus dans un lieu où il y a un
manomètre pour vérifier la bonne pression, au maximum. Il ne faut pas être sous
gonflé pour le passage de certains petits trous sur la route, que l’on ne peut
pas éviter. A l’entrée dans un trou tout va bien, mais à sa sortie, c’est
souvent là que le danger peut exister, car il y a souvent une arrête franche qui
fait face au pneu….
Bref, me voilà prêt à partir avec l’équipement suivant :
Sous la selle, 3 litres remplie d’essence en réserve, dans une
bouteille en plastique, un bidon de 1 litre d’huile de mélange, une gourde filtrante Katadyn d’une capacité
de 600 ml capable de filtrer les impuretés jusqu’à 3 microns, une veste et
pantalon pour la pluie, un carton et 2 journaux en cas de temps froid et humide.
Une paire de tong. Dans le vide poche du scooter, mon appareil photo, serviettes
rafraîchissantes et un tube pour la protection du soleil.
Sur le dos, un petit sac, qui reposera en partie sur la
selle, et à l’intérieur le strict minimum. Slips et chaussettes de rechange, une
chemise manche courte, un pantalon de toile ultra léger pour le soir et pour la
toilette de tout petits tubes (style avion). Un paréo léger qui servira pour la
plage et la toilette, un spray désinfectant, quelques sparadraps, un spray
contre les moustiques, un couteau multi outils et un baladeur pour la musique. Une
trousse cadeau, remplie de petites choses utiles et agréables, que je remettrai
à un coup de cœur au gré de des
rencontres. Soit au total environ 4/5 kg environ, sac compris.
Sur la tête, des lunettes de soleil fermées sur les cotés, une
casquette en dessous du casque pour me protéger du soleil sur la nuque ou bien de
face. Très agréable aussi pour baisser la température sous le casque.
Sur les avants bras des brassières, style de grandes chaussettes
bariolées et ajustables pour modérer les coups de soleils. Au mains, des gants
fins avec protection en gel, en cas de chute.
Le départ à lieu, le dimanche 21 octobre à 11 h, réservoir
plein, en direction de Chivirico, pour emprunter la
route côtière, celle de la Mar Verde. La route est bonne jusqu’à environ le Caleton
Blanco et son Campismo. Elle se détériore un peu par la suite, mais pas de
problème particulier.
Il fait beau et je me suis en forme et heureux de me sentir
libre sur cette route et ses paysages variés qui défilent devant moi. Plus
loin, comme d’habitude, je m’arrête à la plage d’El Frances. J’adore ce coin,
j’y ai de bons souvenirs et c’est magnifique, c’est authentique. Je prends un
verre en compagnie de la belle serveuse, Maria qui vous inonde avec tous les
vaqueros présents de son sourire naturel. Devant la plage, il y a une large
prairie qui glisse en pente douce jusqu’à la mer sur laquelle des chevaux et
des chèvres paissent tranquillement. Plus loin, je croise un pêcheur isolé en
mer, sur sa barque, c’est assez rare de voir cela, alors que Cuba est une
île !
A Chivirico, je prends un peu d’essence, et mange un bon poisson
dans un superbe lieu, un petit restaurant le Vista del Sol, réalisé et décoré
avec soin par Eva Tabares, propriétaire des lieux. Il est situé en bord de mer,
sur la gauche de la plage, les pieds dans l’eau !
La route, est toujours correcte, mais souvent étriquée, ou
l’on voit les attaques successives des marées violentes qui la ronge peu à peu.
Survient ensuite un pont avec un pilier à moitié affaissé, mais qui supporte
sans problème les voitures à vitesse réduite, et les camions passent par en
dessous.
Puis la route de bord de mer devient plus abîmée et le
revêtement n’existe plus. C’est un chemin, empierré, assez large et bien
concassé, le niveau est à 2
mètres au dessus de la mer. Je passe doucement pour
éviter de faire souffrir les pneus. Mais c’est beau, c’est merveilleux, pose
photos et repos de l’esprit, je peux écouter tous les éléments, je suis seul…
mais pas pour longtemps, arrivent à cheval deux vaqueros avec leurs chiens, ils
sont chargés à bloc ! Cette vision est superbe, je n’en demandai pas tant,
je claque des photos et ils sont surpris de me voir avec ce scooter dans ce
lieu magique. On se croirait au bout du monde, perdu, et coincé entre la
falaise de la Sierra Maestra qui nous surplombe, et qui nous laisse juste un
passage avec ce chemin, entre elle et la mer, cette mer étincelante, calme et
d’un magnifique bleu s’étale au loin à perte de vue. Un décor de cinéma !
A cinq heure de l’après midi, j’arrive au rio Turquino. Du
pont qui le domine j’entrevois des lavandières qui profitent de cette eau douce
avant de se disperser dans la mer. A coté, de l’embouchure, Il y a le Campismo
de La Mula, en bord de mer, qui accepte les étrangers. Je décide d’y passer la
nuit. C’est simple et sympa, prix correct et un bon accueil par le personnel.
Les bungalows et le repas ne sont pas terribles, mais ce n’est pas grave. Le
lieu, par contre c’est le top, avec ce Rio Turquino, à l’eau transparente qui
forme une piscine naturelle à débordement au dessus de la mer à marée basse.
Que demander de plus ?
Demain matin, je prendrai ma douche dans ce Rio à l’eau
tempérée, dans ma grande piscine privée à débordement !
Jacques
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Consultez la source sur Lonelyplanet.fr: Contournement de la Sierra Maestra en Scooter par Jacques