Nous allons vous conter aujourd’hui l’histoire de Notre Dame des Laves, qui commence avec sa construction en 1927 dans le petit village de Piton Sainte-Rose à l’est de l’île de La Réunion. Elle est alors nommée église « l’Enfant Jésus de Prague », détruite par un cyclone quelques décennies après sa construction, elle sera reconstruite peu après. Mais c’est bien en 1977 que se nouera l’évènement qui fera de ce petit bâtiment rose un symbole voire un miracle pour certains. Cette église catholique est aujourd’hui un des plus grands lieux de culte de La Réunion.

Notre Dame des Laves, un défi au Piton de la Fournaise

Une éruption imprévisible

L’histoire commence le 8 avril 1977 où la première fissure fait son apparition sur le flanc du Piton de la Fournaise laissant présager une irruption imminente. Les jours suivants, les alertes se multiplient avec de nombreuses émanations de gaz et des coulées arrêtées. Le 13 avril 1977, d’autres explosions indiquent l’ouverture de nouvelles fissures à 700 mètres d’altitude et bien vite une grosse coulée de lave sort de la faille en amont. Le secteur de Piton Sainte-Rose est évacué très rapidement alors que le front de lave se rapproche, celui-ci mesure environ 300 mètres de large sur 4 mètres d’épaisseur. A 18h, la lave pénètre dans le village de Piton Sainte-Rose, la première maison brûle puis, un instant après, ce sont deux autres maisons qui prennent feu ainsi qu’une station-service. Une heure plus tard, la lave arrive aux abords de l’église.

La lave s’engouffre dans l’église mais ne pénètre dans la nef que de 4 à 5 mètres ne causant que des dégâts superficiels : quelques bancs brûlent et les vitraux éclatent du fait de la température très élevée (1000°c) de la roche en fusion. Un autre bras de lave contourne l’église et va jusqu’à la mer où il s’enfonce progressivement en fin de journée.

Finalement, l’éruption du Piton de la Fournaise s’arrête le 16 avril. Cette éruption imprévue et destructrice a mené à l’inauguration de l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF) en 1979.

Un spectacle inouï une fois la lave solidifiée

Une fois la lave solidifiée, le spectacle semble irréel… Le petit édifice rose est pratiquement intact et entouré de larges pans de lave solidifiée comme si la lave s’était arrêtée à son porche. Et ce alors qu’une partie du village a été détruit et que l’imposante coulée de lave a imprimé sa marque dans le paysage pour de nombreuses années. Suite à cet évènement, l’église est renommée « Notre Dame des Laves » et certains estiment qu’il s’agit d’un véritable miracle. Ceux qui ne croient pas à cette théorie ne peuvent tout de même rester insensibles devant ce spectacle inédit tant il semble que cette église a été à peine effleurée par la roche en fusion.

Aujourd’hui, on trouve la statue de la Vierge au Parasol à côté de cette église. Cette statue, initialement installée sur le site de Grand Brûlé a dû être déplacée, elle était en effet menacée par une autre coulée de lave dans les années 2000. Cette statue donne encore plus de force à ce lieu très particulier où chacun peut sentir que quelque chose d’inhabituel est arrivé.

Si l’on poursuit un peu le chemin depuis l’église de Notre Dame des Laves jusqu’à la mer, on peut voir l’endroit où l’impressionnante coulée de lave est entrée dans la mer. Cette lave solidifiée forme de véritables rochers sur lesquels se brisent les vagues déferlantes. Il convient néanmoins de faire très attention à cet endroit du fait des vagues qui se brisent et du courant, le spectacle n’en est que plus magnifique et impressionnant.

N’hésitez pas à aller admirer cette église qui a survécu à l’éruption ! Elle fait partie des trésors de la Réunion.

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