WASHINGTON – Frustrée par des délais coûteux à la frontière entre le Canada et les États-Unis, la communauté d’affaires exhorte les gouvernements à se tourner vers les jeunes prodiges des nouvelles technologies dans le secteur privé pour trouver des solutions aux temps d’attente.
Les gouvernements sont invités à adopter un modèle popularisé par les sociétés émergentes de nouvelles technologies durant le boom original du «dot.com» dans les années 1990: réunir une poignée d’ingénieurs en logiciels dans une pièce, leur donner un problème à résoudre, et promettre un prix. Le modèle est surnommé «hackathon» (un mot-valise combinant marathon et «hack» pour mordu des technologies).
Des groupes d’affaires importants réclament ce genre d’exercice pour les questions frontalières, insatisfaits des avancées à la suite d’années d’efforts des gouvernements pour réduire les temps d’attente.
Cette avenue a été soulevée à répétition dernièrement auprès de responsables gouvernementaux par le Conseil des affaires canado-américaines, qui compte plus de 70 entreprises et un comité consultatif qui comprend les ambassadeurs du Canada et des États-Unis.
Maryscott Greenwood, conseillère supérieure de l’organisation, a abordé cet enjeu cet été à la suite d’une rencontre avec des responsables à la Maison-Blanche, au cours de laquelle avait été expliqué comment le modèle «hackathon» a déjà été utilisé dans la préparation aux catastrophes.
Mme Greenwood a fait valoir qu’une telle approche pourrait contribuer au programme Par-delà la frontière, annoncé par le premier ministre Stephen Harper et le président américain Barack Obama en 2011 pour s’attaquer aux délais coûteux.
«La vision date de trois années. Il y a eu quelques avancées. Mais l’industrie est vraiment impatiente quant au rythme de ces résultats, a-t-elle exposé. Alors l’idée est véritablement de se dire: « Comment pouvons-nous mettre plus d’accomplissements à notre actif? Comment pouvons-nous provoquer des avancées plus rapides? »»
Un responsable au Bureau du Conseil privé n’a pas voulu dire si l’idée était envisagée: il a simplement affirmé qu’il y aurait des recommandations faites aux dirigeants des deux pays plus tard cette année dans le cadre du plan de mise en vigueur du programme Par-delà la frontière.
Ce n’est pas comme si l’idée était révolutionnaire. Les gouvernements des deux pays ont déjà commencé à utiliser l’approche de la culture des sociétés technologiques émergentes pour régler certains problèmes.
Mardi à Ottawa, certaines firmes technologiques de premier plan prendront part à un événement sur la colline parlementaire, aux côtés du président du Conseil du Trésor, Tony Clement, et de l’ambassadeur américain, Bruce Heyman. Les participants discuteront de problèmes courants — incluant l’accès au capital, les droits de propriété intellectuelle, l’harmonisation des réglementations et la mise à jour des catégories d’emploi de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).
Le gouvernement américain a adopté fermement le modèle du «hackathon» depuis le désastre de l’ouragan Sandy.
La Maison-Blanche a tenu un événement du genre au terme duquel elle a annoncé plus de 30 idées de préparation aux catastrophes, inspirées par les problèmes vécus par les gens durant la tempête de 2012 sur la côte Est.
Ces idées incluent l’ouverture par Google de ses «cartes de crise» à la participation du public — afin que les gens puissent, par exemple, signaler quelles stations d’essence ont encore du carburant lors de situations d’urgence.
L’application de location de gîtes occasionnels Airbnb a aussi lancé un projet, visant à identifier au préalable des demeures qui pourraient servir de refuges pour les personnes déplacées et les travailleurs en situation de crise.
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