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C’est le pire mois de l’année pour les investisseurs, et cette année ne fera pas mentir les experts.
Les Bourses de tous les pays plongent, et nul ne sait jusqu’à quelle profondeur elles vont se retrouver.
Au Canada, l’indice de la Bourse de Toronto a perdu presque 12 % de sa valeur depuis son sommet du mois de septembre. Le prix des minerais a aussi glissé, ce qui compromet l’exploitation de nouveaux gisements dans le Nord québécois.
Le prix du pétrole est également en chute. Le Brent, qui est la référence au niveau mondial, a perdu 20 % de sa valeur depuis la mi-juin, ou plus de 25 dollars le baril.
Si nous n’en avons pas profité, c’est que le dollar canadien suit la même pente descendante. Il est à un creux historique depuis cinq ans et semble destiné à glisser sous les 90 cents américains, du moins pour les prochains mois.
Pourquoi cette mauvaise humeur généralisée ? Les marchés plombent parce que les mauvaises nouvelles se succèdent en cascade. L’inquiétude est palpable, et il en faudrait de peu pour qu’on parle d’une véritable panique.
La performance anémique des pays européens et le ralentissement des pays asiatiques avaient suscité des premiers doutes. Même l’Allemagne flirte avec la récession — c’est dire comment ça va mal.
La demande mondiale est moins vigoureuse que prévu, ce qui explique la glissade du prix du pétrole et des métaux. On pensait néanmoins que la vigueur de l’économie américaine pourrait compenser et donner une impulsion positive.
Il semble que non. Les marchés ont repris leur glissade de plus belle dès l’annonce, mercredi, d’une baisse de 0,3 % des ventes au détail en septembre chez nos voisins du Sud, ainsi que d’une glissade de l’indice manufacturier de la Réserve fédérale de New York. Voilà qui suscite une grosse inquiétude : et si jamais l’économie américaine flanchait à son tour ?
Ajoutez, à ce bouquet calamiteux, de nouveaux doutes quant au refinancement de la dette grecque, la contamination d’une deuxième infirmière par la fièvre Ebola aux États-Unis et l’incertitude que crée cette maladie — notamment sur les compagnies aériennes américaines, qui ont perdu 20 % de leur valeur boursière depuis leur sommet.
Les turbulences boursières des dernières semaines nous rappellent aussi que les marchés sont tout sauf stables et que des périodes d’appréciation soutenue sont immanquablement suivies par des glissades plus ou moins pentues. Il est notamment bon de le signifier à ceux qui croient que le déficit actuariel des caisses de retraite se résorbera de lui-même grâce à une hausse constante des cours boursiers.
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À propos de Pierre Duhamel
Journaliste depuis plus de 30 ans, Pierre Duhamel observe de près et commente l’actualité économique depuis 1986. Il a été rédacteur en chef et/ou éditeur de plusieurs publications, dont des magazines (Commerce, Affaires Plus, Montréal Centre-Ville) et des journaux spécialisés (Finance & Investissement, Investment Executive). Conférencier recherché, Pierre Duhamel a aussi commenté l’actualité économique sur les ondes du canal Argent, de LCN et de TVA. On peut le trouver sur Facebook et Twitter : @duhamelp.
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