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En 40 ans, la taille des populations d’espèces sauvages a fondu de moitié sur la planète. Voilà le premier chiffre choc qui ressort du rapport « Planète Vivante » du Fonds mondial pour la Nature (WWF), publié mardi.
L’organisation a tiré la sonnette d’alarme dans la dernière mouture de ce rapport, qui indique que l’Indice Planète Vivante (IPV) – un outil pour mesurer l’évolution de 10 380 populations d’espèces vertébrées (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons) – a enregistré un déclin de 52 % entre 1970 et 2010.
Cette baisse, plus marquée sous les tropiques, a particulièrement affecté la faune d’Amérique latine, qui a vu l’effectif de ses 3 811 populations de 1 638 espèces fondre de 83 % au cours de cette période.
Les causes de ce déclin sont multiples. La WWF cite en premier lieu « la perte et la dégradation de l’habitat » ainsi que « l’exploitation subie à travers la chasse et la pêche ». « Le changement climatique, troisième menace la plus grave répertoriée dans l’IPV, devrait, quant à lui, avoir un impact croissant sur les populations à l’avenir. »
Dans son rapport, la WWF s’indigne également de la surconsommation des ressources que la Terre met à disposition. « Aujourd’hui, nous avons ainsi besoin de la capacité régénératrice de 1,5 Terre pour disposer des services écologiques dont nous profitons chaque année. »
Un « dépassement » qui s’explique par le fait que « nous coupons les arbres à un rythme supérieur à celui de leur croissance, nous prélevons plus de poissons dans nos océans qu’il n’en naît, et nous rejetons davantage de carbone dans l’atmosphère que les forêts et les océans n’en absorbent. »
À ce sujet, le carbone issu de la consommation des combustibles fossiles représentait, en 2010, 53 % de l’empreinte écologique de l’humanité, contre 36 % en 1961.
Ramené à l’échelle des nations, les empreintes écologiques révèlent plusieurs enseignements. « La taille et la composition de l’empreinte écologique par habitant d’une nation reflète le niveau de consommation de biens et services d’un habitant moyen de ce pays, mais aussi l’efficacité avec laquelle les ressources, et, en particulier, les combustibles fossiles, sont utilisées pour fournir ces biens et services. »
Pour la majorité des 25 pays présentant l’empreinte écologique par habitant la plus élevée, le carbone en formait la composante principale, en 2010. Le Canada figurait au 11e rang de ce top 25, derrière le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Danemark, la Belgique, Trinité-et-Tobago, Singapour, les États-Unis, Bahreïn et la Suède. (Dans le graphique ci-dessous, notez l’empreinte des cultures du Danemark et l’empreinte de l’élevage de l’Uruguay, qui se démarquent ostensiblement.)
Toutes les nations ne contribuent pas de la même façon au dépassement écologique global. « À titre d’exemple, si tous les habitants du globe avaient la même empreinte que celle d’un habitant moyen du Qatar, c’est de 4,8 planètes dont nous aurions besoin. Si chacun adoptait le mode de vie d’un Américain moyen, il nous faudrait 3,9 planètes. Pour un habitant de Slovaquie ou de Corée du Sud, le chiffre s’élève respectivement à 2 et 2,5 planètes, tandis qu’en Afrique du Sud et en Argentine, il atteindrait 1,4 et 1,5 planète. »
Pour plus d’informations : «Face au grave déclin de la biodiversité planétaire, des solutions restent à notre portée», sur le site de la WWF.
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