Quelque part au fond d’une boîte de vieux souvenirs de voyage, je garde une carapace de touloulou (un crabe de terre que j’ai rebaptisé «l’ex-crabe terrestre») et que j’ai ramenée de Martinique, il y a une quinzaine d’années.
À l’époque, je l’avais récupérée de l’assiette d’un resto, après m’être régalé de sa délicieuse chair farcie, qu’on avait replacée dans la carapace, pour faire joli.
Pourquoi raconter tout ça ? Parce qu’aujourd’hui encore, j’ai autant de souvenirs rattachés à la gastronomie de la Martinique, l’une des meilleures des Antilles, qu’au cadre naturel de cette île splendide, fleurie et métissée.
Car parcourir «Madinina» sans parcourir des yeux ses menus, c’est comme débarquer à Lyon et ne s’attarder qu’à ses traboules en faisant fi des bouchons.

Le Domaine de Robinson, à Anse Noire, en Martinique – Crédit : Luc Olivier/Comité martiniquais du tourisme
Outre les acras (des beignets de morue ou de crevette frits), boudin blanc (au poisson), poulet boucané et autres colombos (des caris, surtout au poulet mais aussi au cabri), les tables locales proposent des gratins de christophine (une sorte de courge), des pâtés en pot (une soupe aux légumes et aux abats), des calalous (des soupes d’herbes avec gombo, porc…), des féroces (avocat, manioc, morue et piment) et des blaffs (des poissons qui macèrent dans un court-bouillon d’épices et de citron vert), pour ne nommer qu’eux. Le tout précédé ou arrosé d’un rhum agricole, d’un ti-punch ou d’un planteur (une sorte de punch au rhum), est-il utile de le préciser.

Crédit : David Giral/Comité martiniquais du tourisme
Parce qu’il n’est pas donné à tous de se rendre en Martinique pour déguster tous ces mets, la Martinique a décidé, pour la septième année consécutive, de venir à nous : jusqu’au 28 septembre, 28 restaurants et bars montréalais participent à Martinique Gourmande.

Crédit : David Giral/Comité martiniquais du tourisme
Parrainée par le Comité martiniquais du tourisme, cet événement pour amateurs de bonne chère permet à une vingtaine de chefs québécois d’y aller de leur propre interprétation de la cuisine martiniquaise, en ajoutant une touche locale à cette gastronomie qui intègre déjà des influences antillaise, française, africaine, indienne et créole.

Crédit : David Giral/Comité martiniquais du tourisme
Quelques exemples : le Bistro Cocagne propose ainsi un colombo de thon saisi, choux et chayotte au beurre sauce aigre au piment Bondamanjak ; le Petit Extra y va d’un poisson frais grillé au chutney de fruits épicé et acras ; le Bleu raisin penche notamment pour un boudin noir aux quatre épices et lard fumé à l’érable, avec salade de papaye à la lime.

Léon Tisgra, célèbre agriculteur bio du hameau de Morne des Cadets, à Fonds Saint-Denis, en Martinique – Crédit : Frederick Smith/Comité martiniquais du tourisme
Pour mousser la popularité de ce festival de la boustifaille, un concours permettra en outre à deux personnes de séjourner en tout compris au Club Med Les Boucaniers, en Martinique.
Tous les détails sur le site de Martinique Gourmande… et bon appétit !
* * *
À propos de Gary Lawrence
Journaliste indépendant, Gary Lawrence a foulé le sol des sept continents de la planète et de plus de 80 pays. Ex-rédacteur en chef d’un magazine spécialisé en tourisme, il a aussi été rédacteur en chef francophone d’un service de presse touristique et a signé à ce jour des centaines d’articles portant sur les voyages, dont plusieurs dans L’actualité. On peut le suivre sur Facebook et sur Twitter : @LawrenceGary.
Cet article La Martinique à bouche que veux-tu à Montréal est apparu en premier sur L'actualité.
Consultez la source sur Lactualite.com: La Martinique à bouche que veux-tu à Montréal