
Photo : AFP/Getty Images
L’enlèvement des 223 lycéennes, le 14 avril dernier, dans la ville de Chibok (dans l’État de Borno, au Nigeria), a propulsé Boko Haram sur le devant de la scène. Un groupe dont plusieurs — à commencer par le gouvernement du Nigeria — semblent avoir sous-estimé la capacité à déstabiliser le pays, mais aussi l’ensemble de la région.
Le chef du groupe, Abubakar Shekau, est apparu dans une vidéo diffusée le 5 mai où il revendique l’enlèvement des 223 jeunes étudiantes. Selon ses dires, elles seraient appelées à être vendues ou employées comme esclaves.
Au cours du dernier mois, la mobilisation de la société civile s’est manifestée par l’entremise des réseaux sociaux avec, notamment, le mot-clic #BringBackOurGirls et des pétitions qui demandent la libération des lycéennes enlevées.
Boko Haram est une secte islamiste qui sévit essentiellement dans l’État de Borno, au nord-est du Nigeria. Le nom du groupe, Boko Haram, veut dire «l’éducation occidentale est un péché», d’où les attaques perpétrées par le groupe contre les établissements scolaires. Depuis 2010, le chef du groupe est Abubakar Shekau.
Depuis novembre 2013, Boko Haram figure dans la liste des organisations considérées comme terroristes par le département d’État américain. Le groupe est toutefois assez difficile à cerner. Bien qu’il privilégie une «ligne d’action» nationale, il semble s’être rapproché, au cours des dernières années, des groupes jihadistes qui sévissent dans l’espace sahélo-saharien (lire à ce sujet Leadership Analysis of Boko Haram and Ansaru in Nigeria, de Jacob Zenn).
Le président nigérian, Goodluck Jonathan, a demandé l’aide des États-Unis pour retrouver les jeunes filles enlevées. Les chefs d’État occidentaux ont été nombreux à promettre leur aide à leur homologue nigérian. Une équipe d’experts américains a d’ailleurs déjà été envoyée pour aider l’armée nigériane dans ses recherches.
Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a quant à lui proposé de fournir des équipements de surveillance aux forces de sécurité nigérianes. Le périmètre de recherche semble s’étendre non seulement au Nigeria, mais aussi aux pays limitrophes, puisque que certaines sources semblent indiquer qu’une partie d’entre elles — environ une cinquantaine — auraient été repérées en République centrafricaine. Pour l’heure, l’attente se poursuit…
Dans une vidéo diffusée le 12 mai, le chef Abubakar Shekau semble être revenu sur sa précédente déclaration et propose d’échanger les lycéennes — du moins, une partie d’entre elles — contre des membres du groupe islamiste détenus par les autorités.
Pour de plus amples détails, voyez la note de recherche publiée sur le site de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’UQAM : «Boko Haram : de l’histoire du groupe à l’enlèvement des lycéennes».
Adib Bencherif
Chercheur en résidence, Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord
Chaire @RDandurand @UQAM
Suivez-le : @AB_analyst
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À propos de la Chaire Raoul-Dandurand
Créée en 1996 et située à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques compte plus de 30 chercheurs issus de pays et de disciplines divers et comprend quatre observatoires (États-Unis, Géopolitique, Missions de paix et opérations humanitaires et Moyen-Orient et Afrique du Nord). On peut la suivre sur Twitter : @RDandurand.
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