Riez de moi, musicophages, courrailleux de festival, collègues journalistes et Abitibiens : je ne suis jamais allé au Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME). Jamais… avant aujourd’hui. Car ce matin, je m’engouffre dans une wagonnette avec quelques autres chanceux, pour dévorer la route qui sépare Montréal de Rouyn. Aujourd’hui, je m’en vais au FME!
Le festival saura-t-il être à la hauteur de sa réputation d’usine à magie? Nous le verrons. Pour y travailler, pas moins de 64 artistes et formations vont s’exécuter, répartis en 13 lieux de diffusion. Selon ses organisateurs, ça en fait l’événement qui «propose la plus grosse offre artistique en dehors des milieux urbains.» Je n’ai pas vérifié, mais je suis prêt à les croire sur parole. En 2012, le bilan du FME parlait d’une affluence de près de 32 000 entrées. Ça fait pas mal de monde.
Au menu cette année, entre autres:
Un spectacle d’ouverture avec Misteur Valaire, précédé de Karim Ouellet et de la formation Mauves, le groupe américain Blonde Redhead, le rock sale de Gros Mené, la dream pop de Forêt, le folk plaintif de Tire le coyote, l’instrumental de Pawa up first, le rap lourd de Cargo Culte, la pop de Grenadine et une finale toute en métal avec Voïvod, Dying Fetus, Origin et Cryptik Howling. Juste d’en faire la liste, je suis déjà essoufflé.
Alex Nevsky et le groupe El Motor, profiteront tous deux de leur présence au FME pour lancer leurs albums respectifs.
Vous pouvez vous imbiber du son du FME en écoutant leur radio en ligne, CFME.
En mars 2012, ma collègue Catherine Dubé résumait ainsi l’histoire du festival :
« Quand on a envie de voir quelque chose, on n’attend pas d’obtenir une subvention ou que les autres l’organisent à notre place. On le fait », dit Sandy Boutin, cofondateur du Festival de musique émergente (FME), qui partage son temps entre sa région natale et Laval, d’où il gère la carrière du groupe Karkwa.
L’idée de créer un festival de musique a germé dans son esprit tandis qu’il roulait dans le parc de La Vérendrye avec sa bonne amie Jenny Thibault. Tous deux travaillaient alors à temps plein, lui à Québec à titre d’attaché politique du ministre péquiste Richard Legendre, elle à Montréal aux Rencontres internationales du documentaire. Durant des mois, ils ont consacré leur moindre temps libre (y compris les pauses-café au bureau) à l’organisation du festival. Ils ont convaincu l’association touristique régionale et d’autres organismes de leur donner 60 000 dollars afin de le mettre sur pied et ils ont enrôlé tous leurs amis comme bénévoles.
« On n’avait pas assez d’argent pour loger tous les musiciens à l’hôtel, alors on leur a demandé d’apporter leur sac de couchage et on a réservé un camp de vacances, raconte Jenny. C’est devenu la marque distinctive de notre festival : après les spectacles, les artistes fraternisent autour d’un feu de camp jusqu’à 6 h du matin. »
Dès la deuxième année, en 2004, ce sont des artistes de la pointure d’Ariane Moffatt qui appelaient pour être invités. Le FME a été deux fois lauréat du Félix de l’événement de l’année à l’ADISQ et il attire maintenant plus de 18 000 spectateurs. Des magazines tels que Les Inrocks (France) et Exclaim (Toronto) y ont dépêché des journalistes.
Les journalistes venus d’hors du Québec y sont encore en 2013. Le journal local La Frontière rapporte la présence à Rouyn du rédacteur en chef de Now Magazine (le Voir du Canada anglais), d’une journaliste du magazine canadien Exclaim! et d’un autre du magazine français l’Express. Les Inrocks n’y sont peut-être pas cette année, mais ils ont pris la peine de mettre à jour ce long portrait publié en 2012.
Il y aura donc tous ces journalistes, et il y aura moi. Vous pourrez suivre mon escapade abitibienne sur ce blogue et sur Twiter, où je suis @OursMathieu.
N’hésitez pas à me dire où aller et quoi essayer. Je suis un novice du FME !
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