Les partis fédéraux fourbissent leurs armes pour quatre élections complémentaires qui devraient avoir lieu cet automne. Il y a Bourassa, bien sûr, mais ce n’est pas le seul endroit où on se bouscule au portillon. Ça grouille aussi dans le château fort libéral de Toronto-Centre, l’ancien fief de Bob Rae.
La joute se joue entre le NPD et les libéraux et laisse présager un vrai choc des idées À cause des aspirants candidats déjà en liste.
Dans le coin néo-démocrate, deux personnalités médiatiques torontoises se sont déjà manifestées. Chroniqueure au Toronto Star et auteure de multiples ouvrages, Linda McQuaig est farouchement à gauche et attire davantage l’attention que sa concurrente, l’activiste Jennifer Hollett, une ancienne VJ de MuchMusic et ex-journaliste à la CBC et à CTV. (Cette dernière a toutefois un parcours intéressant, comme le montre ce texte.)
Une victoire de Mme Hollett poserait moins de problèmes à Thomas Mulcair car elle est politiquement moins controversée, Mais elle n’a pas le statut de vedette de son adversaire. Linda McQuaig, elle, sait faire des étincelles. Elle n’hésite pas promouvoir une augmentation du fardeau fiscal pour offrir des programmes sociaux plus généreux. Elle va souvent plus loin que ce que le NPD préconise et n’a pas peur de croiser le fer avec la droite. Une victoire de Mme McQuaig ne passerait pas inaperçue.
Chez les libéraux, celle qui accapare tous les regards est la journaliste Chrystia Freeland, que présente ici mon collègue Paul Wells, de Macleans. Ancienne du Globe and Mail et du bureau moscovite du Financial Post, elle a démissionné de son poste chez Thomson-Reuters, à New York, pour faire le saut en politique. Elle devra, avant de devenir candidate, défaire les autres aspirants, l’organisateur communautaire Todd Ross et l’ancienne spécialiste en sécurité des technologies de l’information de la Banque Royale, Diana Burke.
Une des grosses cartes de visite de Mme Freeland est son intérêt pour le sort de la classe moyenne, un thème sur lequel elle a beaucoup écrit. Son livre Plutocrats: The Rise of the New Global Super-Rich and the Fall of Everyone Else, sur le sort de la classe moyenne, a d’ailleurs retenu l’attention du chef libéral Justin Trudeau. Il a d’ailleurs fait de cet enjeu le cœur de son programme politique. Il aurait d’ailleurs contribué à convaincre Mme Freeland, certains vont jusqu’à dire qu’il l’aurait invitée à le faire.
La course pour l’investiture libérale fait cependant grommeler certains militants car M. Trudeau a toujours promis de ne nommer aucun candidat. Tous, y compris les députés sortants, allaient devoir se présenter à une assemblée de mise en nomination. Il y en aura une dans Toronto-Centre, mais certains se demandent si les dés ne sont pas pipés d’avance. Après tout, tout le monde sait que Mme Freeland est la favorite du chef, comme le note l’ancien conseiller libéral et chroniqueur de QMI, Warren Kinsella. (Pour en savoir plus, voici un lien vers un texte de Postmedia News donnant des détails sur cette controverse.)
Se porter candidat dans Toronto-Centre est quand même un pari risqué. Les prochaines élections auront lieu en 2015. D’ici là, la carte électorale ontarienne sera chamboulée et les frontières de Toronto-Centre aussi. Le prochain député devra donc refaire une grosse partie de son travail de terrain pour apprivoiser de nouveaux électeurs.
On peut aussi être étonné, après avoir vu le sort réservé à l’ancien chef libéral Michael Ignatieff, de voir des personnes à la carrière prometteuse et qui sont à divers degrés des intellectuelles se lancer ainsi dans la mêlée.
Les deux autres circonscriptions en jeu, Provencher et Brandon-Souris, sont des châteaux forts manitobains des conservateurs. On en entend peu parler et il y a de quoi. Dans le premier cas, le député et ministre démissionnaire Vic Toews l’a emporté avec plus de 20 000 voix d’avance en 2011. Dans le second cas, le député Merv Tweed a obtenu une avance de plus de 13 000 voix.
Les défis pour les différents partis sont différents.
Même s’il n’a aucun siège à protéger, le NPD doit tout donner pour démontrer qu’il peut faire encore mieux qu’en 2011. Et pour y arriver, il doit ravir des appuis aux libéraux avant tout et donc accroître ses appuis ou même arracher des sièges comme ceux de Toronto-Centre et Bourassa. Les libéraux ont remporté ces circonscriptions avec des avances modestes en 2011, soit plus de 6000 et de 3000 voix respectivement.
Le PC risque peu alors que les libéraux jouent gros. S’ils devaient reculer ou échapper dans Bourassa ou Toronto-Centre, l’étoile de Justin Trudeau pâlirait sérieusement. Et même au Manitoba où il n’a pas de chances de l’emporter, le PLC doit faire mieux qu’en 2011, ne serait-ce que pour démontrer qu’une remontée est possible dans l’Ouest et non seulement en terrain conquis.
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