Depuis 15 ans, j’ai toujours voyagé en backpacking ou en sac à dos si vous voulez. Et même si j’aime cela, il y a des côtés qui me tapent sur les nerfs parfois. Et même de plus en plus sans doute.
Je suis sûr qu’il en est de même pour vous ! On parie ?
Ces éternelles questions qui reviennent sans cesse lorsque vous voyager en sac à dos.
A chaque nouveau lieu, à chaque rencontre, les mêmes questions reviennent. C’est surtout vrai lorsque vous arrivez dans une nouvelle guest-house remplie d’autres backpackers.
Grosso-modo, les questions sont dans l’ordre:
- « Tu viens d’où ? »
- « Tu vas où ensuite ? »
- « Tu voyages combien de temps ? »
- « Tu voyages seul ? »
- « Tu es de quel pays » NDLR, si jamais on n’a pas encore deviné avec mon accent, que cela soit en espagnol ou en anglais !
Notez que la question sur le prénom arrive ensuite.
Alors, oui, je sais que ces questions sont un moyen simple pour établir le contact. Mais à la longue…Imaginez, vous bougez souvent, et tous les deux jours au moins, vous y avez droit de la part de plusieurs personnes à la suite.
Cela m’avait particulièrement marqué en 2009 après 6 mois de backapacking en Asie du Sud-Est. J’avais presque tendance à être un peu asocial. Je n’ose pas imaginer si vous faites un tour du monde de plusieurs années…Cela doit vraiment être soulant !
Certes, moi-même, quand je suis fatigué, je fais de même. Mais, d’autres fois, il m’arrive de vouloir éviter ces questions et de commencer par une question portant sur la culture du pays, un livre ou un autre fait. J’évite aussi de poser la traditionnelle question « tu bosses dans quoi ? » ou « tu bossais dans quoi ? », autre variante pour ceux qui sont partis pour changer de vie.
Depuis quelques temps, une autre question arrive parfois venant du sexe féminin : « tu veux des enfants ? ». Mince, il va falloir que je me prépare une réponse. J’hésite entre la formule rapide-vraie-sans-histoire ou celle rapide-provocatrice-débat. Vous préférez laquelle ?
Ces questions viennent aussi de locaux, du moins pour ceux qui parlent un minimum l’anglais, le français, enfin bref, pour ceux qui peuvent communiquer. C’est à peu près les mêmes questions avec en plus les suivantes : « tu n’es pas marié ? », « tu travailles dans quoi ? » etc.
Les dortoirs
Je voyage de moins en moins dans les dortoirs. C’est un choix, car j’ai plus de moyens maintenant qu’il y a 10 ans. Ensuite, question d’âge sans doute, cela me lasse.
Cela dit, les dortoirs sont souvent un incontournable des voyages sac à dos. Or, vous y dormez mal (ne pas oublier ses boules Quies), il y a le bruit et les odeurs, sans parler de l’intimité. Il m’arrive parfois d’avoir des envies de meurtres, du genre quand un couple fait son sac à cinq heures du matin (mais pourquoi pas la veille !) toutes lumières allumées et en parlant fort. Avouez qu’il y a de quoi être énervé, non ? Autre cas classique : une bande d’Anglaises ivres mortes qui rentrent à 5 heures du mat. C’est peut-être un cliché, mais le cliché, j’ai pris sa réalité dans la face, ou plutôt dans les oreilles plusieurs fois !
De plus, au niveau sécurité, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux…Quand je vois que certains laissent leur Ipad sur leur lit, la bêtise m’étonne toujours.
Un dortoir de quatre, passe encore, mais lorsque vous avez des dortoirs de 20 comme dans certaines usines à backapkers en Asie ou en Amérique du Sud, c’est too much. L’enfer peut être proche. Apocalypse Now, vous avez dit ?
Pourtant, les dortoirs ont leurs avantages. Dans certains pays chers, c’est un très bon moyen pour économiser lors d’un voyage sac à dos. Et puis, surtout, c’est vraiment le must pour nouer des relations facilement.
Les longs voyages en bus
Sans doute le moyen de transport le plus utilisé durant un voyage en sac à dos. J’ai de plus en plus de mal à faire 12 heures de bus d’affilée. Même dans un bus confortable comme vous pouvez en trouver au Pérou, au Chili ou en Argentine.
L’intérêt du bus, c’est que vous voyez du paysage, c’est à peu près tout. Ah oui, c’est moins cher également. Alors, oui, vous pouvez en profiter pour lire. Pour écrire, c’est parfois impossible avec les vibrations de la route. Tapez sur son netbook, ce n’est pas confortable et je ne le ferais pas dans beaucoup de pays au monde pour une question de sécurité. (lire mon guide sur la sécurité en voyage). Je préfère largement le train, mais ce mode de transport est rare.
A vrai dire, mis à part le train, je préfère deux moyens de transport aux antipodes l’un de l’autre :
- un trajet à vélo ou à pied. Au moins, c’est physique, vous n’êtes pas dans un état comateux. Et puis, ce type de voyage est riche en rencontres.
- L’avion. Vous le savez, je suis blogueur pro. Et donc, je dois « bosser »un minimum. Or, l’avion me fait gagner du temps et de la fatigue, et donc des heures de travail.
Quand je pense que j’ai fait 20 heures de bus en Inde, assis sur une banquette en bois, serrés comme des sardines avec une fois une poule sur les genoux et le voisin qui vomissait…Je me demande comment j’ai fait ? Pourrais-je le refaire ? Pas si sûr…Et vous ?
Les rabatteurs et autres sangsues
Quand je pense à cela, c’est à l’Inde que je pense toujours. Les Indiens sont à mon avis les champions du monde toutes catégories. Dans la moindre ville, dès que vous descendez du bus, une horde de rabatteurs fondent sur vous et vous entourent. Vous êtes fatigué après 12 heures de bus, il fait chaud, vous êtes chargé, tout le monde parle en même temps, à votre avis, quelle est votre réaction ?
Pas très bonne. J’avoue que je ne m’aime pas trop dans ces moments-là, je peux être méchant, voire limite violent dans mes propos.
Parfois, la curée commence même dans le bus ! Ma technique : j’attends que tout le monde descende du bus et aille au casse pipe. Puis, je me faufile discrètement pour m’éloigner du bus à l’écart de l’agitation.
Une fois que la bataille est terminée, je peux enfin m’adresser à un tuk-tuk solitaire et déprimé n’ayant pas attrapé un client. La négociation sera plus facile.
Voyage en sac à dos : les rencontres éphémères
Ce qu’il y a de chouette en voyage, c’est que des relations fortes peuvent se nouer rapidement, en amitié comme en amour.
Vivre des choses parfois fortes, cela rapproche. Le problème, c’est que ces relations sont très souvent éphémères. Il faut à un moment ou à un autre se séparer. C’est ainsi. Et vous savez qu’il y a très peu de chances pour que vous revoyiez un jour cette personne.
Personnellement, des rencontres en voyage sont devenues des amis et je suis régulièrement en contact (et pas seulement virtuellement) avec eux, mais ce sont vraiment des exceptions.
Oui, c’est assez triste. Après un certain temps, on s’habitue plus ou moins, enfin, jamais complètement pour ma part. Vous avez le même ressenti ?
L’aspect mouton en déplacement
L’être humain a toujours tendance à se regrouper avec ses congénères les plus proches. C’est un trait qui se retrouve aussi parmi les voyageurs « indépendants », voyage en sac à dos ou pas. Chaque ville d’Asie par exemple a son quartier routard : Ko San Road à Bangkok, Thamel à Katmandou, Boeng Kak à Pnhom Penh, etc.
On peut partir voyager en sac à dos à l’autre bout du monde, fuir les Club med et autres « all inclusive » pour se retrouver malgré tout entre nous et rencontrer son voisin. Oui, j’ai déjà vu cela J. Il y a comme une contradiction, non ?
J’en suis aussi victime. Il m’arrive aussi parfois de vouloir retrouver mes congénères. Cela arrive surtout dans des moments de solitude. Car même si les rencontres en voyage avec la population, c’est chouette, il arrive que l’envie de partager son ressenti avec des personnes culturellement proches se fasse sentir.
Et puis, d’une façon générale, avec la fatigue d’un voyage en sac à dos, on a plus tendance à rechercher la facilité.
N’est-ce pas aussi votre cas ?
L’irrespect de certains voyageurs
Je suis toujours surpris par le manque de respect de certains envers la population locale. A croire que certains ont laissé leur cerveau chez eux. En fait, pardon, c’est plus qu’une croyance, c’est une certitude. Certaines jeunes femmes arrivent dans des pays musulmans ou traditionnels, habillées comme chez elles : débardeur, jupe ou short. Pour un peu, elles se mettraient en string sur la plage. Dire que parfois je peux trouver certaines d’elles sexy, je n’ose imaginer ce qu’il en est de l’Indien moyen frustré au possible.
Certains couples s’embrassent dans la rue alors que cela ne se fait pas dans le pays, certains « jouent » avec une statue de Bouddha, d’autres touchent la tête d’enfants ou montrent du doigt alors que cela ne se fait pas en Asie. C’est juste quelques exemples.
Et puis, il y a aussi tous ces jeunes venus se défoncer la tête pour presque rien, le prix d’un billet d’avion en l’occurrence. Bières pas cher, drogues, champignons, certains, notamment en Asie du Sud-Est, font la tournée des paradis artificiels en sac à dos. Veng Vieng au Laos est sans doute le pire, j’en parlais dans cet article.
Le pire que j’ai vu ? Sans doute un rapport sexuel entre deux mecs dans un dortoir. Oui, vous avez bien lu. J’ai halluciné devant tant d’irrespect. La prochaine fois, je me pointe juste à coté et leur balance un seau d’eau. J’ai le droit, non ?
Je crois que j’ai fait le tour. Qu’en pensez-vous ? Y-a-t-il des côtés aussi que vous n’aimez pas ou plus dans le voyage sac à dos ?
Consultez la source sur Instinct-voyageur.fr: Ce que je déteste dans le voyage sac à dos