Il est 9h quand je retrouve Coline, Sophie et Tania à l'aéroport. Nous passerons les dix prochains jours ensemble, dans un pays qui nous fait, je crois, toutes rêver : le Kenya. Seule Sophie y est déjà allée. A cet instant, il convient de présenter un peu les personnages. Sophie qui retourne au Kenya pour la troisième fois, travaille pour l'Office du Tourisme, c'est sur ses épaules que repose la réussite du voyage ! Coline, c'est la petite brune au grand chapeau noir, blogueuse « mode et beauté » quand elle est en France. Tania, c'est la reporter qui a réalisé toutes les vidéos, toujours une vanne en réserve. Quant à moi, c'est Aurélie, chargée des photos et plus habituée à raconter mes voyages sur mon propre blog.
Nous déposons les sacs au comptoir d'enregistrement, et c'est le moment que Sophie choisit pour nous faire une première surprise : nous serons surclassées. Kenya Airways dessert Nairobi plusieurs fois par semaine depuis Paris. Ne pas avoir de correspondance est déjà pratique mais si en plus on est en buisness... Comme des enfants, nous jouons avec les boutons pour mettre les fauteuils en position totalement allongée, testons la fonction massage, profitons des repas, boissons et films. Tant et si bien que le trajet passe finalement très vite. Voire trop vite, pour le coup.
A l'aéroport, après quelques formalités et un nouvel autocollant dans le passeport, nous rencontrons James, un colosse impressionnant. Pas vraiment le genre marathonien, pour un kenyan. Il sera notre chauffeur pour le séjour. C'est lui qui nous dépose à l'hôtel, et nous y reprend le lendemain matin, direction la région du lac Naivasha. Dans la voiture, nous faisons la connaissance de Muriuki, kenyan jovial qui travaille pour l'Office du Tourisme et nous accompagnera dans toutes nos activités.
La route va être marquée par deux événements. Tout d'abord, alors que tout le monde se rendort peu à peu, nous allons apercevoir nos premières girafes. Là, comme ça, en train de manger, à quelques mètres du bitume. Ensuite, nous allons nous arrêter à un superbe point de vue sur la vallée du Rift, lieu idéal pour constater que le Kenya a d'autres paysages à offrir que la savane plate et aride.
Quelques kilomètres de voiture plus tard, nous voilà parées pour notre premier safari, et pas des moindres : nous serons à vélo. On se rassure, il n'y a aucun risque ; le parc du Hell's Gate porte mal son nom et aucun fauve ne va nous sauter dessus. Le seul risque, c'est de se faire charger par un buffle mais Muriuki et James veillent sur nous.
Le Hell's Gate est un tout petit parc de 68km², cerné par des falaises hautes de plus de 100m. On peut y effectuer des safaris en voiture, bien sûr mais c'est surtout connu pour la possibilité de s'y déplacer à pieds ou en vélo. Tant incroyable qu’agréable, de pouvoir observer des girafes sans voiture ni grillage pour nous séparer.
Nous grimpons donc chacune sur un VTT, pas franchement rassurées, et commençons à pédaler. Rapidement, on se prend au jeu en s'arrêtant pour observer zèbres, phacochères, girafes, cobes ou encore tisserins.
Le Kenya, c'est un peu comme une cure de jouvence. En quelques heures, nous avons perdu 15 ans, et nous voilà, surexcitées devant chaque nouvel animal. Je crois que nous aurions pu y passer la journée mais les promesses du planning nous font reposer les vélos. Nous enchaînons directement sur une promenade à pieds, toujours dans le Hell's Gate, pour découvrir la flore locale, entre arbres à épines et herbe à citronnelle, avec vue sur la "Central Tower", cette montagne cubique étrange, en prime.
Après avoir pédalé, marché et mangé, c'est un nouveau type de safari qui nous attend, lui aussi assez original : le bateau. Nous remettons nos vies entre les mains de George, le capitaine. C'est lui qui va nous emmener aux quatre coins du lac Naivasha pour découvrir les différentes espèces d'oiseaux et les hippopotames. L'ambiance est très particulière, entre la lumière qui laisse présager un orage, les arbres et la flore qui disent "marécage, ne pas mettre la main dans l'eau si tu en as encore besoin", et les cormorans, juchés par dizaines tout autour de nous. C'est véritablement magique.
George a même un petit tour dans son sac : il prépare quelques poissons (morts) en glissant une espèce de bambou à l'intérieur, pour les faire flotter. Il repère un aigle, siffle, lance le poisson, et l'aigle vient s'en emparer, à toute vitesse. Les rafales des appareils photos tournent à bloc !
Avant que l'orage n'éclate, nous rejoignons notre hébergement, le Loldia. Bien que celui-ci tire son nom du nombre de chiens qui s'y baladaient jadis, c'est aujourd'hui Ginger, un gros chat, qui règne en maître sur les lieux, flanqué de son humaine de compagnie, Heather. Et c'est avec Heather, justement, que nous passons la soirée. Nous sommes les seuls hôtes des lieux, et nous dînons à sa table. Pendant quelques heures, nous oublions que nous sommes des touristes et nous plongeons dans sa vie. Il faut dire que la dame en a une fascinante. D'origine écossaise, elle est née et a toujours vécu au Kenya, ce qui ne l’empêche pas de beaucoup voyager (et surtout en Afrique, continent qu'elle affectionne particulièrement). Elle connaît l'histoire des lieux sur le bout des doigts, et nous conte milles anecdotes. Et il serait inutile de les restituer ici, sans l'ambiance qui allait avec. Imaginez le figuier sauvage de 200 ans qui veille sur la maison principale, le lac Naivasha à quelques mètres, les oiseaux, les animaux, les bruits, « oh, c'est un hippo ». Avec son charmant accent malgré tout un peu écossais, Heather semble encore pleine d'enthousiasme à l'écoute de cette faune qu'elle côtoie pourtant depuis quelques décennies, et s'amuse de nous voir ainsi aux aguets. Je retiendrai qu'elle aime particulièrement le mot français "phacochère" puis irai me coucher, en tendant l'oreille...
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