Pourquoi changer une formule gagnante? Quentin Tarantino a tapé dans le mille avec Inglourious Basterds, une histoire sanglante dans lequel des juifs se vengeaient des nazis. Une comédie plutôt jouissive dans laquelle l’opprimé devient le prédateur et l’oppresseur, la proie. Remplacez les juifs par un Noir, remplacez les nazis par des esclavagistes et voilà Django Unchained.
Django Unchained est du Quentin Tarantino pur jus : les scènes de violence abondent, la tension ne baisse jamais d’un cran, les montées dramatiques sont amenées de main de maîtres et l’humour n’est jamais bien loin.
Nous sommes quelques années avant la guerre de sécession. Dr King Schultz (Christoph Waltz) est chasseur de prime, ce qui lui permet de fort bien gagner sa vie. Pour l’aider à retrouver trois meurtriers, il fait appel à Django (Jamie Foxx), un esclave qu’il libère et qui devient son associé. Django, de son côté, profitera de sa liberté pour tenter de retrouver son épouse Broomhilda et la libérer des griffes de Monsieur Candie (Leonardo DiCaprio). Or, ce propriétaire de champs de coton, qui exploite des dizaines d’esclaves, ne se laissera pas prendre Broomhilda sans livrer bataille. Et cette bataille, on s’en doute bien, sera riche en hémoglobine…
Quentin Tarantino, en plus d’être un scénariste redoutable et un réalisateur hors du commun, possède le talent indéniable pour pousser ses acteurs à livrer le meilleur d’eux-mêmes. Encore une fois, l’Autrichien Christoph Waltz crève l’écran. Son Dr Schultz est composé d’un savant mélange de flegme et de violence. L’Oscar qui lui a été remis en février dernier (son deuxième en autant de rôles tenus dans un film de Tarantino) est amplement mérité. Leonardo DiCaprio, qui tient ici son rôle le plus détestable à ce jour, repousse les limites de la méchanceté et du machiavélisme. Jamie Foxx et Samuel L. Jackson — acteur fétiche de Tarantino — se tirent aussi magnifiquement d’affaire.
Le réalisateur s’est visiblement amusé avec ce film qui s’inscrit tout à fait dans son œuvre. La violence a beau être omniprésente, Tarantino l’enrobe de tellement d’humour qu’on ne peut pas la prendre au sérieux. Chaque balle reçue par les victimes engendre des giclées de sang insensées et produit un son qui s’apparente à celui que fait une bouteille de ketchup comprimable lorsque presque vide. Le tout donne parfois à l’ensemble de la production des airs de bande dessinée western.
Ajoutez à cela une trame sonore extraordinaire, et voilà un film de près de trois heures qui ne souffre d’aucune longueur et qui divertit, tout en faisant appel à nos plus bas instincts de vengeance et à notre soif de justice.
Du grand, grand art.
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