Dans l’Hexagone, il est plutôt cool de chanter en anglais, au point où le bilinguisme ne semble même plus être un critère pour écrire des chansons en anglais.
Dernier Français anglophile en lice : Woodkid, dont le disque The Golden Age est paru récemment.
Dans sa vie civile, Woodkid se nomme Yoann Lemoine et il est réalisateur de vidéoclips. Parmi ses clients : Taylor Swift, Lana Del Rey, Rihana et… lui-même. Le clip de sa chanson «I Love You», ci-dessus, est de lui.
Nul besoin de dire qu’avec un tel hors-d’oeuvre, on attendait l’album avec hâte.
Et alors ? Alors le jeune homme n’est pas particulièrement subtil et il aime un peu trop l’orchestre. Éric Samson, critique au magazine Nightlife, le dit mieux que je ne pourrais le faire : « [une musique] tellement shootée à l’hélium qu’on a parfois l’impression d’entendre un gars chanter par-dessus une trame sonore oubliée de Danny Elfman pour un film qui essaie beaucoup trop fort d’être épique.»
Cela dit, mon collègue Samson et moi-même semblons être les seuls à ne pas avoir beaucoup aimé. Donnez donc une chance à Woodkid si vous avez aimé «I Love You».
Mais revenons à l’intro de ce texte : les «songwriters» français qui s’essaient à une carrière dans la langue de Shakespeare. Pour le plaisir, le magazine web Dum Dum a demandé à une professeure d’anglais de corriger les textes de quelques-uns d’entre eux. Woodkid est du lot, et voici ce que la décapante professeure a à en dire :
Élève n°2 : Woodkid
Les fautes :« Frozen to the bones », « I’m waiting for the call/The hand on the chest » et « I can’t remind your eyes, your face », sur « Iron »
Le commentaire assassin de notre prof : Plutôt chouette, votre chanson, élève Lemoine. Votre accent aussi : contrairement à Tellier, vous n’êtes pas ridicule quand vous parlez anglais. Les fautes qui se glissent dans vos paroles sont d’autant plus décevantes. Il y a d’abord ce « frozen to the bones » : les Anglais disent « to the bone » comme nous l’a si élégamment appris George Thorogood. L’effet serait un peu le même si vous disiez « Je suis fait comme plusieurs rats ». On comprend, mais c’est bizarre. Ensuite, vous déclarez : « I’m waiting for the call/The hand on the chest ».
Devant les parties du corps et certains noms abstraits, l’anglais utilise un adjectif possessif. Il aurait fallu dire « with MY hand on MY chest ». Repeat after me, Yannick. Et nous avons en fin de compte un classique, avec ce « I can’t remind your eyes, your face ». Vous vouliez certainement utiliser les verbes « to recall » ou « to remember », qui évoquent le souvenir. Avec ce « remind », votre phrase ne veut rien dire. En guise de relance avant un tel refrain, c’est un tue-la-crédibilité.
Bref, chanteurs qui pensez vous mettre à l’anglais, ce serait une bonne idée de faire réviser le tout par quelqu’un d’autre que votre cousin qui a passé un mois en Alberta lors d’un échange étudiant en 1998.
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