Article invité. Nous sommes un jeune couple expatrié à Vienne, passionné de voyage et auteur du site novo-monde : blog voyage d’un couple Suisse sur lequel vous trouverez des articles, astuces et photos dans des catégories qui nous ressemblent.
Cela fait maintenant 16 mois que j’ai quitté la Suisse avec ma copine pour Vienne, la capitale autrichienne. C’est en fait après avoir fini nos études que nous avons décidé de partir à l’étranger pour faire notre première expérience professionnelle. On avait à priori pas de destination de préférence mais le hasard d’une offre d’emploi a fait qu’on s’est retrouvé en Autriche.
Avec le recul, je pense qu’on a plutôt bien réussi notre expatriation. Toutefois, je pense qu’il y’a quelques règles importantes à suivre lorsqu’on cherche à s’installer durablement dans un pays étranger. Je ne prétends pas avoir la vérité mais voici un petit listing des points qui, selon mon expérience, ne sont pas à négliger lorsqu’on s’apprête à partir vivre ailleurs.
Avoir un objectif, un projet bien défini :
J’entends par là qu’il ne faudrait pas trop partir sur un coup de tête du genre « J’en ai marre de la météo ici ! », même si on peut évidemment partir dans un pays où la météo nous conviendra mieux. Pour ma part, je suis parti avec l’idée qu’une première expérience professionnelle à l’étranger m’apporterait plus (expérience de vie, culture, langue…) pour le futur que si je restais dans mon petit confort en Suisse.
La raison de mon départ a donc toujours été une source de motivation pour moi, aussi dans les moments difficiles. Et croyez moi, des moments difficiles on en a toujours, surtout quand on décide de tous plaquer pour vivre ailleurs. On se met en quelque sorte dans une zone d’insécurité et il est bon d’avoir, dans ces moments là, une bonne motivation qui vient vous rappeler pourquoi vous êtes partis.
Avoir une source de revenu sûre :
Il me paraît difficile de partir vivre ailleurs sans avoir déjà trouvé un moyen de gagner sa vie au préalable. Je ne dis pas que vous ne devez partir que si vous avez déjà un contrat de travail signé (même si ça aide) ! Mais il me semble important d’avoir suffisamment d’économies pour pouvoir tenir pendant la première phase où vous chercherez du travail et vous habituerez à votre nouvelle vie. Et cette période se compte en mois pas en semaines, même si vous avez déjà de bonnes bases dans la langue locale !
Donc mon conseil serait de déjà bien vous renseigner et chercher un emploi avant de partir même si c’est souvent difficile (ma copine en sait quelque chose). Vous aurez comme ça déjà une idée des réactions de potentiels employeurs à votre profil. Si ça n’aboutit pas, donnez vous les moyens d’aller sur place (c’est là que les économies aident) car vous y aurez beaucoup plus d’opportunités.
Vous serez directement disponible pour d’éventuels entretiens d’embauches et vous aurez aussi accès aux annonces et journaux locaux. Ma copine a d’ailleurs obtenu beaucoup plus d’entretiens une fois à Vienne (elle n’avait pas trouvé de job avant de partir)! Un dernier conseil, soyez ouverts, discutez et n’hésitez pas à postuler spontanément. C’est souvent comme ça qu’on trouve les meilleures opportunités.
Se renseigner sur l’administration locale :
Quand je parle d’administration ici, c’est au sens très général du terme. Vous devez évidemment vous renseigner sur quelles démarches entreprendre pour pouvoir travailler (permis, assurances…) mais aussi comment faire pour ouvrir un compte en banque, obtenir un abonnement de téléphone et internet (car non ce n’est pas forcément trivial partout). Mais peut-être plus important encore, c’est de s’informer sur le système de santé local.
Pour vous dire, en Autriche (pays très social) on a une assurance maladie de base avec tout contrat de travail. Donc pas besoin de trop réfléchir ; si vous êtes grippé, vous allez chez le médecin, présentez votre carte d’assuré et voilà ! Le tour est joué… Par contre, une sorte de non-dit en Autriche, c’est que le système médical est à 2 voir 3 vitesses.
C’est à dire que si vous avez quelque chose de plus sérieux et que vous nécessitez des analyses supplémentaires (IRM, cardiologue…), les personnes ayant des assurances complémentaires obtiendront des rendez-vous beaucoup plus rapidement ou auront des traitements plus performants. A tel point qu’on a du aller dans une clinique privée pour être pris en charge correctement (c’est du vécu) ! Donc si j’avais su, j’aurais volontiers payé 15 euros supplémentaires par mois pour éviter ce genre de mésaventures… D’où l’utilité de vraiment bien se renseigner au préalable.
Avoir un chez soi où l’on se sent bien:
C’est peut-être un avis personnel mais pour moi c’est très important, après une journée où j’ai peut-être déjà du me concentrer avec la langue, d’avoir un endroit, le soir, ou je peux vraiment me poser et me sentir à la maison. Je pense que j’aurais mal supporté les premiers mois si j’avais eu tous les soirs un voisin bruyant ou des problèmes quelconques avec l’appartement. Donc je ne saurais trop vous conseiller de ne pas prendre la première chambre que vous trouverez sur le net et de vous laisser le temps de voir les possibilités qui s’offrent à vous.
Savoir les bases (rudimentaires) de la langue du pays dans lequel on s’expatrie:
A mon avis, si on veut vraiment réussir son expatriation, il faut partir avec l’idée et l’envie d’apprendre la langue locale. Je doute profondément qu’on puisse réellement s’intégrer à quelque part sans y apprendre la langue et ça même si on travaille en anglais (ce qui est mon cas). Les personnes venant simplement travailler à un endroit sans essayer d’apprendre la langue sont souvent assez mal perçues.
Par contre, si on essaie de parler, même en faisant des fautes, les gens seront ravis de faire un effort pour parler moins vite et expliquer les choses simplement. Avec ça en tête, je pense qu’il est très utile de commencer à apprendre les bases d’une langue déjà avant de partir. Dans mon cas, tout le vocabulaire allemand que j’avais déjà appris me fût extrêmement utile au début de notre aventure Viennoise. Je dirais qu’il est bon de savoir les rudiments de grammaires aussi mais qu’il vaut mieux commencer par mémoriser le vocabulaire utile.
Si on fait cet effort avant le départ, cela peut représenter un gain de temps assez important dans l’apprentissage de la langue une fois sur place. Vous aborderez directement les gens dans leur langue maternelle et ils auront tout de suite le reflexe de vous parler dans cette langue, mais pas en anglais! C’est évidemment l’erreur qu’il faut essayer d’éviter dans les pays non anglophone… Evitez de vous sauver avec l’Anglais. Il vaut mieux avoir des difficultés les premiers mois car cela en vaudra vraiment la peine par la suite.
Ahh oui, petit conseil ! Il n’y a rien de mieux que les tandems pour apprendre une nouvelle langue. Vous partagerez vos compétences en français avec un local et il vous apprendra sa langue maternelle. C’est gagnant gagnant et en plus ça vous fera rencontrer des gens !
Ne pas rester cloitré chez soi et avoir des activités en dehors du travail:
Derrière ce titre se cache une des plus grosses difficultés rencontrée par les expatriés : se faire des amis locaux. Il est en effet beaucoup plus facile de rester tranquillement chez sois à regarder la télé (même si on peut la regarder dans la langue locale) que de faire l’effort de sortir pour faire des rencontres.
Et pourtant, je suis convaincu qu’il n’y a pas de moyen plus rapide d’apprendre une langue (et aussi de réussir sa vie d’expatrié) qu’en ayant des activités sociales. Cela implique évidemment de s’imposer quelques situations inconfortables au début, mais c’est sur ces expériences parfois difficiles qu’on se fonde des bases solides.
Pour ma part, je suis un type assez sportif et je pratique par exemple le tennis de table de manière régulière. Donc en arrivant à Vienne, je me suis tout naturellement inscrit dans le club le plus proche de chez moi afin de pouvoir m’entraîner. Le fait de pratiquer une activité de club m’a apporté beaucoup car j’y ai rencontré beaucoup de monde. Il est aussi plus facile de parler d’un sujet qu’on connaît quand on débute avec une langue. Je vous encourage donc vraiment à continuer les activités que vous pratiquiez déjà avant de vous expatrier. C’est d’après moi un des meilleurs moyens de faire des nouvelles connaissances et de progresser dans votre nouvelle langue.
Et au niveau du couple: expérience difficile ou qui rapproche ?
Dans mon cas, cette expérience nous a très clairement rapproché. Ca nous a permis de passer plus de temps ensemble, de nous soutenir et de partager nos difficultés. Mais je peux facilement imaginer qu’une telle expérience peut aussi exacerber certaines tensions et créer quelques problèmes (C’est juste que je ne peux pas vous promettre que cela se passera parfaitement bien). Pourtant, le fait d’être en couple ne devrait à mon avis pas être un frein lorsqu’on planifie de s’expatrier.
Alors voilà, je pense avoir gentiment fait le tour des points qui sont selon moi les clefs d’une expatriation réussie. Mais n’oubliez pas que c’est vous qui arrivez dans un nouveau pays. Ne vous attendez pas à ce que les gens viennent à vous ! Soyez ouverts et faites vous-même le premier pas… Vous verrez que la plupart des gens ne demande qu’à en savoir d’avantage sur vous et à vous aider dans votre nouvelle vie !
Merci à Benoit pour cet excellent article! Je partage d’ailleurs tout à fait sa vision!
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