C’est le genre de situation qui me fait particulièrement apprécier un périple: un événement totalement imprévu qui me permet d’entrer de plain-pied dans le quotidien d’un peuple.

"Ma" classe cambodgienne - Gary Lawrence
Parti visiter un temple lors d’une excursion proposée par le navire de croisière sur lequel je me trouve présentement, j’ai “enseigné” l’anglais devant une classe d’ados et de pré-ados cambodgiens, hier.
Comment me suis-je retrouvé dans cette situation? Alors que je prenais des photos d’enfants devant Wat Battrang, un temple situé non loin de Sihanoukville, le directeur de l’école voisine a engagé la conversation avec moi.
Après m’avoir présenté à l’une de ses classes, il m’a par la suite simplement largué devant eux en me disant: “Allez-y, parlez-leur anglais, ça les changera d’entendre un accent étranger!”

L'intérieur du temple - Gary Lawrence
S’en sont suivis échanges et palabres où j’ai notamment appris qu’on enseignait à ces jeunes six heures d’anglais par semaine, que les mères de tout le monde sur place demeuraient à la maison et que les pères pratiquaient tous la noble profession de paysan: 80 % des 15 millions de Cambodgiens vivent en zone rurale.
J’ai aussi noté que la classe comptait autant de garçons que de filles, ce qui confirme que le déséquilibre d’autrefois est en train de s’estomper: dans les années 80, on comptait 86 hommes pour 100 femmes, après le terrible régime des Khmers rouges.
Ceux-ci sont responsables de la mort de deux à trois millions de Cambogiens, durant les trois années et huit mois où ils ont dirigé et digéré le pays.
De nos jours, à voir toute cette belle jeunesse souriante qui s’applique à étudier et à apprendre, on se réjouit de constater que la vie finit toujours par trouver son chemin. Même dans ces pays où on se refusait jadis à enseigner le mot “espoir”.

L'avenir du Cambodge - Gary Lawrence
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