Hier, lors d’une escale à Hô Chi Minh-Ville, capitale économique du Vietnam, je suis tombé par hasard sur une intéressante exposition de photos en plein air, qui m’a fait découvrir un aspect de ce pays que je ne connaissais que trop peu: celui de ses nombreuses ethnies.

Femmes Ta Oi, province de Quang Tri - Photo: Ho Van Nien
Si près de 85 % des 90 millions de Vietnamiens font partie des Viêt, tout le reste de la population se répartit en une mosaïque de 53 minorités à la langue et aux croyances distinctes, aux us et coutumes souvent singuliers. Surtout dans les régions isolées du nord.
Ainsi, chez plusieurs ethnies, il est d’usage pour les femmes de se noircir les dents avec une sorte de laque, ce qui démontre qu’elles sont prêtes pour le mariage. D’où provient cette étrange tradition? D’une vieille croyance suivant laquelle les démons et les animaux sauvages ont toujours les dents blanches…
Non loin de la frontière avec le Yunnan chinois, la ville de Sapa est réputée pour son “marché de l’amour”: chaque samedi soir, les adolescents des villages montagnards avoisinants s’y rendent en espérant rencontrer l’âme soeur.
Chez les Jarai, une femme doit plutôt faire appel à une marieuse pour demander la main d’un homme, alors que les Ede sont plus directs: les jeunes filles procèdent elles-mêmes à la demande et une fois le mariage scellé, l’époux intègre la famille de sa moitié; en outre, ses enfants porteront le “matronyme” de sa conjointe.

Khmers de la province de Soc Trang - Photo: La Thuong
Chez les Sedang, on ne se formalise pas de tant de civilités, puisque personne ne porte de nom de famille, et que tout le monde prône l’égalité des sexes. Du reste, une fois les défunts portés en terre, leur tombe est littéralement abandonnée – une pratique contraire à celle de la majorité des Vietnamiens, qui prennent bien soin d’entretenir la sépulture de leurs ancêtres.
Enfin, chez les Khmer de la province de Soc Trang, on pratique la crémation des morts; une fois cela fait, on refroidit à l’eau les ossements carbonisés avant de les disposer sur le sol en leur donnant une forme humaine, pour procéder à un dernier rituel.
Sur ce, je vous laisse: je quitte le navire sur lequel je me trouve pour prendre part à une excursion afin d’explorer les tunnels de Cu Chi, aménagés par le Viêt-cong pour échapper aux soldats de l’oncle Sam, pendant la guerre; chemin faisant, il paraît qu’on passe par un marché où on vend des rats destinés à la consommation humaine: c’est même un mets très recherché par certaines fines bouches.

Jeune chasseur de rats des rizières - Photo tirée de l'exposition Van Hoa Cua Minh
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