Ou la nécessité d’avoir une bonne assurance voyage ! Sans parler de rapatriement, les soins médicaux sont élevés dans certains pays, je m’en suis rendu compte il y a peu en Colombie…

Prenons un exemple : moi !

Le lendemain de mon retour en Amérique du Sud début août, j’ai ressenti une douleur au mollet gauche. Bizarre. En cherchant sur internet, je me suis rendu compte que cela pouvait éventuellement être une phlébite.

Ce syndrome correspond à la formation d’un caillot de sang à l’intérieur d’une veine. Si rien n’est fait, les conséquences peuvent être graves et conduire à un œdème pulmonaire ! Bref, il faut prendre cela au sérieux ! La phlébite arrive parfois lorsqu’un de nos membres est resté longtemps dans une certaine position. Or, je venais de faire un long vol depuis Paris…

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Oui, c'est mon mollet là...

Une phlébite?

J’ai donc contacté mon assurance voyage pour leur faire part de mon problème. Ils m’ont alors donné l’adresse d’un médecin ici à Bucaramanga.

Première surprise au cabinet du médecin : il faut payer tout de suite avant la consultation. Cela change de la France…40 000 pesos, soit 18 euros.

C’est cher pour le niveau de vie du pays. Pour rappel, le SMIC en Colombe est autour de 250 euros….En clair, vous devez ici avoir une bonne assurance et une bonne mutuelle (privée). Et encore, elle ne rembourse pas tout….Autrement dit, si vous n’avez pas d’argent, il vaut mieux aller prier tous les dimanches pour que rien n’arrive !

Cela dit, revenons au patient que je suis devenu. Le médecin pense que mon problème est musculaire, mais pour ne pas prendre de risque, il me recommande de faire une échographie et un Doppler. Ce dernier examen permet d’étudier le débit du sang dans les artères et les veines. Bref, si j’ai une phlébite, cela va être facile à voir !

Les frais médicaux dans le monde : attention les yeux !

Pour l’échographie, c’est déjà cher….Autour de 60 euros. Pour le Doppler, on frise les 200 euros!

En téléphonant à divers centres d’analyse, je me rends compte qu’il y a de grosses différences de prix. Je trouve finalement une adresse proposant l’échographie à 40 euros, c’est déjà mieux !

En fin de compte, ma douleur va diminuer rapidement. Il s’agissait en fait d’une banale tendinite. Point de Doppler et quelques séances de kiné en prime. Et beaucoup de patience !

Total des soins : 160 euros.

Ils seront remboursés par mon assurance après l’envoie des factures.

Au niveau du coût, cela reste raisonnable. Mais imaginez si j’avais eu un grave accident nécessitant de la chirurgie et des nuits d’hôpital. Cela peut vite chiffrer à plusieurs milliers d’euros. Sans parler d’un rapatriement.

Les pays qui abusent…

Et encore, il existe des pays où le système de santé est bien plus cher. Sans parler des endroits très touristiques où l’on charge les touristes, de quoi avoir une crise cardiaque en voyant la note ! Des exemples ?

Chez Mondial Assistance, ils m’ont fourni ces chiffres issus de son fichier client :

• Égypte : une migraine à Hurghada, 651 €
• Espagne : un rapatriement depuis Malaga, 28000 €
• Saint-Domingue : une gastro-entérite, 3010 €
• USA : un passage aux urgences à Miami, 53000 €
• Tunisie : une angine à Hammamet, 722 €
• France : des secours en hélicoptère, 3251 €

Il y a de quoi virée de l’œil non ? 53 000 euros un passage aux urgences ! Pour ceux qui ont lu documentaire Sicko de Michael Moore sur le système de santé, cela ne devrait pas trop vous étonner…

Une simple consultation chez le médecin est facturée 150 dollars. Alors, vous faites quoi si vous n’avez pas d’assurance et que vous êtes victimes d’un accident de la route aux USA ?

Enfin, sachez que dans certains pays, les services de soins prennent des garanties d’office. C’est-à-dire qu’arrivée aux urgences, même inconscient, votre carte de crédit est « confisquée » pour s’assurer que vous allez bien payer, et que vous avez assez d’argent…Je sais, cela pourrait presque choquer.

L’assurance voyage : obligatoire ?

Cela va peut-être vous paraitre évident, mais je vous jure que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Certains lecteurs du blog m’ont déjà demandé s’il devait prendre ou non une telle assurance ! La question ne devrait même pas se poser, une assurance voyage est vitale !

Le raisonnement qui consiste à se dire que cela n’arrive qu’aux autres, qu’il y a très peu de chance que quelque chose arrive n’est pas vraiment un raisonnement très pertinent.

Le biais optimisme

Ce mécanisme se nomme le biais optimisme. Comme je l’explique dans mon guide, la méthode a.t.i.p.i.c., c’est ce qui fait que nous pensons que les pires choses n’arrivent qu’aux autres. Et que nous pouvons donc avoir une conduite à risque.

J’ai aussi rencontré des voyageurs qui ne prenaient plus d’assurance voyage, car la première fois, il n’en avait pas eu besoin. Bon, un peu curieux comme raisonnement non ?

D’autres personnes font le choix de ne pas en prendre et de payer sur place, sans être remboursé. Ils voyagent dans des pays où les frais médicaux ne sont pas exagérés. Ils comptent sur la chance afin d’éviter les coups durs. C’est un choix. S’il n’y avait pas la question de la chance, il pourrait même être presque raisonnable. Si l’on se connait bien, si l’on n’est pas casse-cou, pourquoi pas. Le problème, c’est que la chance ne se contrôle pas…Il peut toujours avoir un moment où l’on « perd » face à elle.

Pour ma part, j’ai toujours pris une assurance voyage, hormis les cas où j’étais couvert par ma carte de crédit. J’ai fait appel à mon assurance voyage deux fois dans ma vie : il y a quelques semaines comme je vous le disais plus haut et lors d’un voyage en Inde pour une amibiase.

Bien sûr, si je calcule combien j’ai dépensé pour la souscription de l’assurance au total et ce que cela m’a évité de payer de ma poche, la balance penche sérieusement d’un côté. Pour autant, au risque de me répéter, personne ne peut contrôler la chance, personne. Prendriez-vous ce risque ?

Et l’assurance de ma carte bancaire ?

Si vous achetez votre vol ou votre voyage avec votre carte bancaire, celle-ci comprend une assurance voyage et maladie. Celle-ci est valable pendant les 90 premiers jours de votre voyage. Après, vous n’avez plus aucune couverture.

Trois cas sont à considérer :

- Une carte classique. L’assurance comprend l’assistance. Par contre, la responsabilité civile par exemple n’est pas comprise. Et les plafonds de remboursement sont restreints (12 000 euros pour les frais médicaux par exemple).

- Les cartes Gold et Premier. Les conditions sont meilleures et les plafonds bien plus élevés. 

Dans tous les cas, lisez attentivement les conditions relatives à votre carte bancaire.

Dernier point, la carte européenne d’assurance maladie ne dispense pas d’une assurance voyage. En fait, elle ne sert pas à grand-chose, si ce n’est qu’elle vous garantit l’accès aux soins public, au même tarif que les locaux.

D’accord, une assurance voyage est obligatoire. Mais comment bien la choisir ? Je vous dirais cela dans un prochain article!

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