En janvier dernier, la publication de reportages du Guardian et de The Observer avait révélé au monde les pratiques abjectes de certains tour-opérateurs, qui emmènent des touristes rencontrer une tribu nomade et isolée des îles Andaman, en Inde.
En fait, “rencontrer” apparaît ici comme un euphémisme, si on se fie à la vidéo qui accompagne ce reportage: on y voit de jeunes filles de la tribu des Jarawa en train de danser, à moitié nues, tandis qu’un policier retenu comme interprète les encourage… en leur promettant de la nourriture. Comme s’il s’agissait de vulgaires animaux.
Au-delà du caractère odieux du geste lui-même, la loi indienne stipule qu’il est interdit d’entrer en contact avec les quelque 400 Jarawa, pour préserver leur mode de vie traditionnel: jusqu’en 1998, cette tribu ne connaissait d’ailleurs à peu près pas le “monde extérieur”. En juillet dernier, la Cour suprême indienne avait même ordonné l’arrêt de toute activité commerciale sur ces îles du golfe du Bengale – où sévissent par ailleurs plusieurs activités de braconnage.
Or, le journaliste qui avait dénoncé les “safaris humains” est retourné sur place, le mois dernier. Et il a constaté que rien n’avait changé.
Que faire pour que cesse ce cirque? On peut déjà soutenir monétairement l’organisme Survival International, qui condamne depuis longtemps ce tourisme vulgaire (et qui soutient d’autres bonnes causes ailleurs dans le monde), ou encore écrire aux autorités indiennes en se basant sur le modèle fourni ici.
Plus important encore, il faut surtout refuser de prendre part à toute visite qui ressemble, de près ou de loin, à ces safaris, lorsqu’on vous les propose lors d’un séjour à l’étranger. Parce que la seule raison pour laquelle cette forme de tourisme existe, c’est parce qu’il y a une demande.
Cliquer ici pour voir la vidéo.
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