Fin juin, je me suis rendu avec un ami en Biélorussie, l’un des pays les plus fermés d’Europe. Une destination peu commune : voyage dans la dernière dictature d’Europe.
Voyager en Biélorussie, c’est un peu comme remonter le temps. Ou plutôt être hors du temps.
Cela faisait longtemps, depuis nos premiers voyages à l’Est il y a 10 ans, que nous voulions voir ce pays de plus près. C’est maintenant chose faite ! Alors ?
Biélorussie : situation et particularités
Ce pays, deux fois plus petit que la France, est peuplé d’environ 9,5 millions d’habitants, ce qui en fait une des densités les plus faibles d’Europe.
La Biélorussie, c’est simple : c’est tout plat et c’est un pays dont le territoire est couvert d’un tiers de forêts. Certaines, et c’est là que c’est intéressant, sont des forêts primaires. En d’autres termes, ce sont des forêts qui sont restées inchangées depuis la Préhistoire !
Ce n’est que récemment que les Biélorusses ont pris conscience de leurs spécificités. Incorporé à d’autres royaumes par le passé, le pays a été un champ de bataille durant les deux guerres mondiales.
La dernière guerre est un désastre pour le pays qui perd 25% de sa population et la quasi-totalité de son patrimoine. A cela, il faut ajouter la catastrophe de Tchernobyl : deux millions de personnes vivent dans des zones contaminées.
Pas de liberté d’expression dans ce pays, les opposants sont envoyés en prison. Aux portes de l’Union Européenne, la Biélorussie est un pays fermé. Son président, Loukachenko, est persona non grata en Europe et aux Etats-Unis. Il gouverne le pays depuis…1994 !
La Biélorussie est très proche de la Russie. A vrai dire, c’est presque un satellite. Voilà pour le décor….
Minsk la grise : capitale de la Biélorussie
Nous sommes restés en fin de compte près d’une semaine à Minsk.
Il faut le dire, peu de choses à voir en Biélorussie. Comme le reste du pays, Minsk fut en grande partie détruite durant la dernière guerre. Elle fut entièrement reconstruite selon les canons de l’architecture soviétique: grandes avenues et bâtiments imposants se succèdent sur les grandes artères du centre. Un décor assez austère et froid.
Il existe néanmoins un site d’importance prés de Minsk : le château de Mir. C’est d’ailleurs le seul site du pays inscrit au patrimoine de l’UNESCO.
Quant à la capitale, vous en ferrez vite le tour. Quelques monuments à voir et puis…c’est tout !
Le quartier le plus agréable est celui du Faubourg de la Trinité. C’est un des rares sites ayant échappé aux destructions durant la guerre. Vous y trouverez quelques maisons typiques, aux couleurs variées, au bord des eaux de la Svislotch. Sinon, Minsk possède de nombreuses églises, en général orthodoxe bien sûr.
Impressions
J’aurais pu ajouter aussi dépression au titre tant l’ambiance générale est morose dans les rues de Minsk. Impression de tristesse sur les visages parfois, ou du moins peu de gaité apparente. Il faut dire que l’architecture austère de la ville renforce cette impression. Sans parler du temps gris à souhait !
Pas évident de parler de la situation politique avec les habitants. Ils bottent en touche face à une question. La peur est bien présente. Le régime ne rigole pas. D’ailleurs, des policiers se fondent dans la foule en civile. Une preuve ? Voici une scène dont j’ai été témoin. Un groupe de jeune marche dans la rue et l’un d’eux cache un mégot sur un feu de signalisation. Un peu plus loin, ils sont abordés par un Monsieur tout le monde, en fait un policier en civil. Contrôle de papiers et réprimande sur ce geste pas très civil.
Pour ma part, j’ai juste été abordé par deux soldats pour une photo. Ils apparaissaient en arrière-plan sur une image. Ils ont aimé le cliché, mais leur visage s’est fermé quand j’ai essayé de discuter les « ordres »….
Pour autant, cette semaine à Minsk restera comme un bon souvenir. Essentiellement, car partis à deux, nous avons vécu ce voyage avant tout sous le signe de la rigolade.
Nous avons fait quelques rencontres agréables : des touristes russes et quelques rencontres via couchsurfing. Peu de monde parle anglais ici, aussi c’est vraiment intéressant de pouvoir discuter du pays avec des locaux. Aussi, couchsurfing est vraiment pour cela un excellent outil !
Lors du match France-Espagne que nous avons suivi dans un bar de Minsk, nous avons rencontré deux couples de Biélorusse. Après quelques vodkas, nous avons terminé en boîte.
Nous avons rencontré peu de touristes occidentaux. Je me souviens de quelques Japonais voyageant en solo pour un tour d’Europe express. Ils semblaient s’être perdus ici….L’un deux était pressé de repartir après seulement une journée dans la capitale. « Je n’aime pas le communisme » m’affirma-t-il, comme pour se justifier.
Après quelques vodkas, on est pas très claire, c’est le cas de le dire!
Le visa et les difficultés pour y rentrer.
Pas facile d’obtenir un visa pour la Biélorussie ! Ce qui explique le peu de touristes, en partie. En gros, vous avez deux options :
- Demander un visa normal. Il vous faut deux semaines de délai auprès de l’Ambassade de Biélorussie en France et il vous en coutera 60 euros pour un mois. Le hic, c’est qu’il vous faut une lettre d’invitation d’un Biélorusse….Ainsi que la copie de son passeport. Difficile si vous n’avez pas de contact sur place…C’est l’option que nous avons prise !
- Passer par une agence de voyage. Celle-ci va réserver vos nuits dans un hôtel, ce qui vous donnera accès au visa. Par contre, votre séjour sera plus cher, ces hôtels étant assez chers.
Comment aller en Biélorussie ?
Deux possibilités :
- Par l’avion. Il existe des vols directs pour Minsk.
- Par la Lituanie. Le billet d’avion vous reviendra moins cher, car il existe un vol Ryanair entre Paris et Vilnius. Ensuite, Minsk, la capitale de la Biélorussie est à seulement 3h30 de route. Des bus réguliers vous y amèneront pour un coût de 14 euros.
Ce dernier plan est vraiment le moins cher. Et puis, cela vous donnera l’occasion de découvrir aussi Vilnius !
Le budget pour y voyager
Le logement est le poste de dépense le plus cher. Très peu d’hôtels backpacker. La qualité est très moyenne. Hormis quelques hôtels budgets, vous montez ensuite tout de suite haut dans les tarifs.
Pour le reste, le cout de la vie est plutôt faible.
Exemples de prix :
Lit dans un dortoir : 13 euros
Repas dans un restaurant : 3 euros
Ticket de métro : 0, 15 centimes d’euros
Une heure d’internet : 1 euros
En l’espace d’un mois, dans un certains sens, j’ai fait le grand écart entre Minsk et…New York. Deux continents, deux cultures, deux systèmes politiques différents, deux sociétés et économies éloignées !
Alors, cela vous dit de voyager dans ce pays ?
Les photos sans copyright sont celles de mon compagnon de voyage Joël, voilà tu vois c’est fait:-)
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