“Acropolis, Adieu”? Par les temps qui courent, plusieurs le pensent. Pourtant, sur place, la réalité est tout autre.
Jusqu’en juin dernier, alors que l’Amérique et l’Europe du Nord planifiaient leurs vacances, des images peu rassurantes de la Grèce étaient présentées à la télé et sur la Grande Toile: manifs, grèves dans les transports et agitation sociale, le tout grossi par le prisme déformant des médias, qui ont terni l’image de ce pays pour qui le tourisme représente 15 % du PIB, et qui emploie 20 % de la population active.
Résultat: quantité d’estivants ont mis le cap vers d’autres ailleurs. Déjà, en mai, on enregistrait 30 % de moins de réservations qu’à l’habitude, souvent au profit de l’Espagne et de la Turquie, notamment.
Pour contrer la vague, bon nombre d’hôteliers se sont alors mis à consentir des rabais substantiels, et l’État lui-même a pris des mesures (comme baisser de 10 % la TVA sur la restauration), ce qui a notamment attiré plusieurs touristes britanniques, pour compenser l’absentéisme de nombreux Allemands, traditionnellement au rendez-vous.
Si tout porte à croire que de telles initiatives ne se solderont pas par une année aussi prolifique que 2011 (16,5 millions de visiteurs), il reste encore plusieurs mois pour arpenter le pays d’Ulysse sans faire du coude à coude avec des contingents de touristes, comme c’est le cas à pareille date, en temps normal.
Ainsi, d’après ce reportage, bon nombre de sites parmi les plus fréquentés de Grèce étaient carrément exempts de touristes, en plein coeur de juillet dernier. Et les tarifs étaient plus qu’abordables…
Même son de cloche depuis Montréal, où Vacances Transat confirme que “les ventes sur la Grèce ont été plus difficiles cette année que pour les autres destinations européennes”, dit Valérie Martin, porte-parole du géant canadien des vacances. “Mais les prix des voyages y sont attrayants cette saison; en fait, pour les voyageurs, c’est vraiment l’année pour y aller!”, poursuit-elle. A fortiori quand on sait que la situation est loin d’être cahotique, dans l’essentiel du pays.
Bâtie depuis des lustres sur les fondements des masses européennes et nord-américaines, l’industrie touristique grecque serait par ailleurs en train de subir une certaine transformation en flirtant avec de nouvelles clientèles, dont les Russes fortunés (désormais exemptés de visa), mais aussi les Indiens et les Chinois des classes moyennes et aisées.
Ceux-ci pourraient d’ailleurs être tentés d’investir à long terme dans la République hellénique, pour couler des hivers heureux: jamais le nombre d’îles (privées) à vendre, dans ce pays qui en compte pas moins de 9000, n’a atteint de telles proportions, crise et nouvelles taxes foncières obligent. Prix de vente: de 1,5 million à 150 millions d’euros. Comme quoi la crise ne fait pas que des malheureux…
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