Informations aux voyageurs

tourisme - vacances - voyage - séjour - vol - avion - hôtel

  • Augmenter la taille
  • Taille par défaut
  • Diminuer la taille

Quelques réflexions sur le récit de voyage

Envoyer Imprimer PDF

Je viens tout juste de causer récits de voyage, en compagnie de Lio Kiefer et de Laura-Julie Perreault, à l’émission Plus on est de fous, plus on lit, à Radio-Canada. Puisque je n’ai pas pu aborder le dixième de ce que j’avais préparé pour cette table ronde, je me permets de livrer ici certaines de mes réflexions préalables.

Chine 2 283 Quelques réflexions sur le récit de voyage

Le 798 Art district de Beijing, en Chine - Gary Lawrence

D’abord, comment décrire cette forme d’écriture particulière? Par quelque chose comme un amalgame d’écriture de roman ou de nouvelle, de journalisme culturel ou social, de journalisme critique ou de consommation, avec quelque pincée d’éditorial et, pourquoi pas, d’un peu de poésie, quand l’occasion s’y prête.

En fait, le journalisme de voyage se décline en plusieurs variantes, qui va du style “brochure promotionnelle” (à éviter) jusqu’au style littéraire, en passant par l’information brute, simple et concise – qui est souvent le lot des blogues. Entre les deux, tout est possible.

En tout état de cause, ce type de journalisme permet une grande liberté de plume – encore faut-il trouver le bon média pour se le permettre -, ce qui est sans doute son plus grand avantage et sa plus grande force (outre celui de voyager). Voici quelques règles de base à suivre pour le pratiquer, à mon humble avis.

Sur le terrain
-Être curieux, allumé, proactif et attentif: c’est le b.a.-ba pour bien saisir l’esprit des lieux.

-Demeurer objectif et ne pas se laisser influencer outre mesure par un guide (physique, s’entend), un guide de voyages ou la réputation d’un lieu, parfois surfaite. Si on vous met un guide dans les pattes, s’évader au moins quelques heures par jour!

-Cela dit, visiter un lieu en compagnie d’un guide (et surtout d’un résidant) procure ses avantages: il permet de sortir des sentiers battus, de découvrir des jardins secrets, de voir les choses d’un autre oeil. Récemment, au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, j’ai appris une partie de l’histoire de la Russie rien qu’en écoutant mon guide décrire les tableaux. Avec un audioguide, je ne me serais jamais rendu si loin.

-Idéalement, se laisser diriger (au moins un peu) par l’imprévu: c’est le fondement même de l’aventure, laquelle mène souvent aux meilleures histoires ou à des trouvailles originales.

-Parfois, mieux vaut planifier: je n’aurais pas pu débarquer à Küstendorf, petit village touristique serbe d’Emir Kusturica, et visiter les lieux en compagnie du cinéaste, si je ne m’étais pas annoncé.

-Lire des romans en lien avec le lieu où on voyage: certains détestent, et ça peut autant biaiser qu’éclairer. Mais ce qui est sûr, c’est que ça vous remet les choses en perspective. Sans Le Portail, de François Bizot, je n’aurais pas pu écrire sur le Cambodge comme je l’ai fait; sans La douleur du dollar, de Zoé Valdès, je n’aurais pas vu La Havane du même oeil.

-Récolter le plus d’information possible, des cartes d’affaires, des adresses électroniques: ça finit toujours par servir à quelque chose.

-Idéalement, coucher ses impressions sur papier le plus vite possible, ou développer les notes prises à la va-vite (les photos aidant) à chaque soir. À cet égard, alimenter un blogue est parfait: ça vous force à mettre vos idées en place.

Sur papier
D’abord, trouver un ou des fils conducteurs: un personnage, une amorce, une thématique, et y revenir au fil du récit (ce n’est pas une règle d’or mais ça donne généralement de bons résultats). On peut aussi s’éloigner de l’amorce et y revenir dans la chute, ce qui procure souvent son petit effet.

Idéalement, il faut raconter une histoire. Ça cimente agréablement les éléments rapportés et contribue à les structurer… Sans compter que tout le monde aime se faire raconter des histoires.

Décrire les lieux et les ambiances, c’est bien, mais pas à outrance, sinon on tend vers la brochure de voyage, on perd l’intérêt du lecteur et tous les lieux finissent par se ressembler. Parce qu’une plage idyllique restera toujours une plage idyllique.

Parler aux gens et les intégrer dans le récit: les mettre en scène et citer leurs tournures de phrases colorées ou leur vécu, ça pimente le récit, ça permet d’incarner les lieux ou de comprendre rapidement leur réalité. L’hiver dernier, j’ai passé la semaine avec un guide béninois qui était un fervent adepte du vaudou; un jour, par hasard, nous avons rencontré une Québécoise venue évangéliser le pays, “parce que le vaudou n’est pas une religion”, a-t-elle dit devant mon guide. Les étincelles que leur rencontre a créées m’ont donné une très bonne amorce pour mon article…

Quand on manque de matière première, il est fort utile de faire parler davantage les gens. Pour mon article sur les Îles de la Madeleine, publié l’an dernier dans L’actualité, j’avais presque terminé une entrevue quand j’ai demandé à mon interlocuteur s’il n’avait pas d’autres anecdotes à me raconter. Celle dont il s’est rappelé était particulièrement truculente, et elle est devenue l’amorce de mon article.

Une technique que j’ai utilisée à quelques reprises, pour créer des articles originaux, consiste à me mettre dans la peau de mon fils et imaginer ce qu’il écrirait après son expérience de voyage. Après un périple avec lui à DisneyWorld, alors qu’il avait 4 ans, j’ai écrit de son point de vue en signant l’article de son nom et en prétendant que j’avais traduit son texte “du langage puéril vers le français adulte”.

Toujours garder à l’esprit le lectorat pour lequel on écrit: on ne parle pas aux lecteurs de Géo Plein Air de la même façon qu’on le fait avec ceux de Elle Québec, par exemple.

À mes débuts, je montais des banques de mots dans lesquelles j’allais puiser pour colorer mes articles. Même si je n’ai plus recours à cette technique fastidieuse, j’ai quelque peu récidivé dans un article sur Hiva Oa, l’île des Marquises où repose Jacques Brel. J’ai alors intégré à mon récit plusieurs extraits de paroles de ses chansons, autant pour le pimenter que pour évoquer son oeuvre.

Quand c’est possible, j’aime d’ailleurs intégrer ce genre de référence dans mes articles, de façon plus ou moins subtile. Ça crée une sorte de jeu avec le lecteur, dans le genre: “trouvez le nombre de références introduites dans ce texte”. Comme le faisait Goscinny dans Astérix…

Parfois, en écrivant sur les voyages, on se sent peintre (Le Devoir, Urbania, un blogue personnel) avec comme seule limite le canevas du nombre de caractères; parfois, on se doit d’être architecte: le client a une commande, des règles, voire un “moule” dont on ne peut pas toujours sortir (enRoute, L’actualité).

Du reste, l’écriture de voyage se prête aussi fort bien aux néologismes: anarchitecture pour décrire un foutoir architectural; des gens qui s’amouraillent (du verbe fictif “s’amourailler”), dans un article sur le Japon…

Ce type d’écriture permet aussi de flirter avec la fiction: j’ai ainsi inventé un dialogue entre Dieu et les hommes, au tout début de Jérusalem-en-Bavière, un article sur le village allemand d’Oberammergau.

Enfin, une bonne façon de se pratiquer à écrire sur le voyage mais sous la contrainte consiste à rédiger une carte postale en lien avec l’image qui apparaît à l’endos, et essayer de rendre le tout intéressant. Je l’ai fait abondamment lors d’un voyage de six mois en Europe et au Maroc; je le fais encore aujourd’hui pour mes enfants, à chacun de mes voyages. Et puis, la carte postale n’est-elle pas l’ancêtre du microbillet (tweet)?

Quelques livres lus en voyage
-L’Odyssée d’Homère: pour constater que certaines choses n’ont pas changé, en Grèce, depuis des millénaires (comme le yogourt au miel), et pour retrouver des descriptions toujours d’actualité;

-Le portail, de François Bizot: à lire sans faute au Cambodge, notamment parce que certains Khmers rouges font encore partie du décor politique;

-La douleur du dollar, de Zoé Valdès: on entre dans le quotidien cubain et on a droit à une belle critique du castrisme;

-Le Lion, de Joseph Kessel: à lire au Kenya, pour mettre en parallèle l’histoire ancienne (un Masaï tuait jadis un lion pour devenir un homme) et actuelle (c’est maintenant interdit), entre autres choses.

Des bédés pour ne pas voyager idiot
-Fable de Venise, de Hugo Pratt: l’auteur a grandi dans cette ville et il nous y emmène dans ses recoins les plus méconnus, à travers sociétés secrètes et rites cabalistiques, toujours en compagnie de Corto Maltese, son héros nostalgique;

-Pyongyang, Chroniques de Jérusalem et Chroniques birmanes, de Guy Delisle: la vie au quotidien et le point de vue socio-politico-personnel d’un papa bédéiste, lors de ses séjours prolongés en terre étrangère.

Pour me suivre sur Twitter, c’est par ici.

Consultez la source sur Lactualite.com: Quelques réflexions sur le récit de voyage

 

Partager cette info tourisme / vacances / voyage


BESOIN D'UN CREDIT EN LIGNE RAPIDE POUR FINANCER VOS VACANCES ?


Merci de consulter les sources

Les articles de l'espace "Informations aux voyageurs" sont des articles fournis par les flux RSS de site consacrés au tourisme et au voyage. Ces articles ne sont donc pas le résultat de travail de l'équipe de vacances-voyage-sejour.com mais bien le résultat d'un mashup de contenu, également appellé curation.

Notre travail se limite à vous faire découvrir le travail de qualité effectué par des sites web de référence; nous ne rédigeons de ce fait aucun contenu. Ce site web baptisé "Informations aux voyageurs" est donc un site composé d'un moteur de recherche alimenté par des flux RSS. Nous ne sommes donc pas éditeur mais hébergeur et n'exerçons de ce fait aucun contrôle sur les informations référencées dont nous respectons le droit d'auteur en indiquant la source fournie dans les flux RSS.

Afin de découvrir la totalité des articles proposés, merci de cliquer sur le lien de source mentionné en bas de chaque article afin de découvrir l'excellent travail de ces différents rédacteurs; de nombreux autres contenus de qualités vous attendent sur leur site web.

CRM agence de communication - CRM agence de voyage - CRM agence immobilière - CRM assurance - CRM Analytique - CRM Cabinet de recrutement - CRM cabinet médical - Logiciel de gestion de contrats - Logiciel agenda partagé - CRM Gmail

Statistiques

Membres : 2
Contenu : 35673
Affiche le nombre de clics des articles : 44115773

Les infos touristiques les plus lues

Récits - Info vacances / voyage

Visiter les Calanques de Marseille c’est comme voyager au bout du monde dans un endroit à la fois mythique et captivant. Mais comment se permettre une telle fantaisie ? Justement, une sortie dans les Calanques rentre pratiquement dans l’air du temps et peut convenir à n’importe quel voyageur. Mais pour bien marquer cette journée, autant s’assurer d’avoir fait le bon choix du circuit.

Autour des itinéraires dans les Calanques

Avant de se décider de quel circuit choisir, toujours est-il d’évoquer les itinéraires possibles pour une sortie dans les Calanques avec Bleu Evasion. Du Parc national des Calanques, on peut certainement prendre le large en direction des plus belles calanques de Marseille entre Sormiou et Cassis. Le parc national des Calanques est une destination mythique pour ceux qui rêvent d’évasion sur la grande bleue. La visite promet détente absolu et dépaysement total. Du parc national également, on passe d’une ville à une autre depuis Sugition à Morgiou en passant par Port Pin et Port Miou. Un autre itinéraire reste envisageable pour une sortie dans les Calanques. Il s’agit du circuit dans l’archipel de Frioul. Les îles de Frioul proposent de multiples activités nautiques mais aussi des randonnées terrestres à part entière. Le château d’if fait partie intégrante du voyage et convie à une découverte historique sans parler de la fameuse légende de Monte Cristo.

Le circuit dans les Calanques de Marseille

Pour mieux trancher, autant passer en revue toutes les possibilités de circuit à commencer par le circuit des Calanques. Il reste propice à une simple visite qu’à la pratique des activités nautiques. Voyager au cœur du parc national de Marseille est un honneur pour ceux qui aiment la nature et à ceux qui recherchent une échappée belle. En d’autres termes, il n’y a pas meilleur endroit pour se perdre que dans le parc national. D’ailleurs, ce ne sont pas les activités qui manquent en dehors des plaisirs nautiques. Visiter le parc national c’est comprendre l’intérêt pour la préservation de ce milieu fragile doté d’une biodiversité rare au monde. Les voyageurs peuvent passer d’une Calanque à une autre et profiter des paysages immaculés qui se succèdent au rythme du bateau. A ce propos, la location d’un bateau s’impose également lorsqu’on souhaite vivre une expérience de voyage inoubliable dans les Calanques. On peut trancher entre un bateau à moteur et un Catamaran.

Le circuit dans l’archipel de Frioul

Frioul est un vrai paradis pour les plaisanciers et les férus des sports nautiques. Il s’apparente plus à une pratique d’activités nautiques qu’à une simple découverte des îles. Faire une immersion dans l’archipel de Frioul c’est comme s’évader dans un monde sorti tout droit d’un conte de fée. Au programme : la plongée sous marin, le scooter sous marin, la baignade, la bouée tractée, le farniente et la visite des îles et en particulier du Château de l’île d’If. En bref, choisir un circuit dans les Calanques n’est pas évident, raison de plus pour personnaliser son excursion en combinant les deux circuits en un seul voyage.


Les dernières infos vacances / voyages

Chercher des infos voyage/vacances